Donald Trump a annoncé une taxe de 25 % sur les produits européens. Comment réagissez-vous ? Est-ce une déclaration de guerre commerciale ?

Fabien Roussel
secrétaire national du PCF
Les États-Unis n’ont en réalité jamais cessé de nous faire une guerre commerciale. Ils le font désormais à visage découvert. Ces droits de douane, s’ils venaient à être appliqués, nécessiteront une réponse ferme de la part de l’Europe. En réalité, la prise de position de M. Trump va obliger à la clarification. À Bruxelles, une partie de l’élite européenne va devoir sortir de son ambiguïté : ou elle défend les intérêts des peuples en Europe ou elle s’accroche au libre-échange qui nous fait tant de mal.
Dans cette guerre économique, l’Union européenne doit appliquer ce qui se pratique ailleurs : la commande publique doit être un levier puissant pour soutenir nos PME et nos entreprises face à ce choc considérable qui se dessine. Clarification aussi à Paris. Qu’il me soit d’ailleurs permis de relever que le RN n’utilise qu’un mot pour défendre la France face à cette agression. En effet, Mme Le Pen et M. Bardella appellent à « collaborer » avec Trump. Comme toujours, la collaboration, jamais la résistance…
Ces annonces sont-elles l’occasion de remettre à plat notre dépendance diplomatique vis-à-vis des États-Unis ?
C’est notre indépendance dans tous les domaines qu’il faut défendre : diplomatique, énergétique, industrielle. Nous sommes les seuls à avoir porté, depuis des années, avec constance, la nécessité d’une réelle autonomie stratégique de la France, dans l’Europe. L’Union européenne s’est enfermée dans le suivisme, diplomatique et militaire, via l’Alliance atlantique, sur les stratégies états-uniennes.
Économiquement, une partie de la classe politique a vendu la France à la découpe aux Américains – je pense, par exemple, à la