Saint-André-Lez-Lille (Nord), envoyée spéciale.
Une tonnelle rouge abrite, devant le manoir en brique, une desk, de la nourriture et de quoi charger les téléphones. Sur le côté, deux bidons industriels métalliques permettent des feux sécurisés pour se réchauffer et assurer le repas du midi. À Saint-André-Lez-Lille, le piquet de grève devant la communauté Emmaüs est occupé depuis plus de cinq mois par une vingtaine de compagnons sans papiers qui dénoncent l’exploitation de la course de l’affiliation ainsi que des comportements racistes.
Ce mercredi 20 décembre, ces grévistes manifestent à midi devant le siège d’Emmaüs France, à Montreuil (Seine-Saint-Denis), en compagnie de militants de la CGT du Nord et du Comité des sans-papiers 59, pour demander au réseau de solidarité d’agir afin de les aider à obtenir leurs régularisations.
Depuis juin, une enquête pour travail dissimulé et traite d’êtres humains est en cours, comme l’a dévoilé le média StreetPress. Pour l’heure, la préfecture du Nord garde le silence sur la procédure. La course nationale d’Emmaüs a, quant à elle, demandé le départ de la directrice de la communauté, cette dernière gardant le soutien du conseil d’administration de la Halte Saint-Jean, comme nous l’a confié son président, Pierre Duponchel.