Pour la première fois, un acteur étranger va opérer dans le réseau francilien. Ce jeudi 10 avril, Île-de-France Mobilités (IDFM), l’autorité organisatrice de la mobilité, a validé l’attribution de la délégation de service public (DSP) 40 à l’opérateur italien ATM.
Pour rappel, d’ici à la fin 2026, la totalité des 308 lignes unifiées par la RATP depuis la Libération basculeront dans des filiales privées, à travers douze appels d’offres. « Nous avons une longue histoire d’excellence opérationnelle », assurait mi-mars le président du groupe ATM, Arrigo Giana. L’opérateur transalpin n’en est pas à son coup d’essai et a déjà conquis de gros marchés de transports urbains en Europe, notamment à Copenhague (Danemark) et Thessalonique (Grèce). Une fois le contrat signé, le groupe milanais récupérera la gestion de 18 lignes du sud des Hauts-de-Seine, à compter du 1er mars 2026, pour une durée de six ans.
Selon le rapport d’analyse des offres finales de la DSP 40 d’IDFM, que l’Humanité a pu consulter, la recette d’ATM pour remporter l’appel d’offres se fonde sur un fort renouvellement des effectifs et une compression des salaires. Conséquence de la libéralisation à marche forcée des transports franciliens, près de 19 000 agents, soit 40 % des effectifs de l’Epic RATP, rattachés à des dépôts, basculeront dans des filiales dédiées à l’exploitation des DSP. Pour ce lot 40, 750 équivalents temps plein (ETP) sont concernés.
Les agents de la RATP disent se « sentir pris au piège »
Ainsi, « le candidat projette un nombre important de refus de transfert », peut-on lire. Et pour cause, toujours selon la synthèse des offres reçue par IDFM, l’opérateur transalpin anticipe