Le parti communiste a franchi une nouvelle étape le 14 octobre vers la structure d’une liste aux élections européennes. Réunis à Paris en conférence européenne, les communistes ont proposé que leur chef de file Léon Deffontaines conduise une « liste de massive rassemblement ». Les adhérents du PCF devront se prononcer par vote, entre le 9 et le 12 novembre prochain, pour approuver ou non cette proposition.
Avant d’entrer dans le vif du sujet, c’est bien entendu la guerre entre Israël et le Hamas et l’attentat terroriste qui a coûté la vie à un professeur d’Arras qui a marqué l’ouverture des débats. Le secrétaire nationwide du PCF, Fabien Roussel, a fait observer une minute de silence aux communistes présents, en dénonçant le 7 octobre comme une « nouvelle journée noire dans l’histoire de notre monde ». Il a également rappelé la place du PCF sur la resolution à deux états comme étant la seule voie vers la paix. « C’est un acte de barbarie, pas de résistance » a également dénoncé Léon Deffontaines à propos de l’attaque du Hamas.
Onze priorités pour l’Europe
Toute la journée, la conférence nationale a débattu de la stratégie et du contenu programmatique de cette campagne européenne qui s’ouvre. Les communistes ont par ailleurs adopté une résolution « Faire entendre la voix de la France pour une Europe de peuples libres, souverains et associés ». Le texte présente notamment les « onze priorités » que portera cette liste et les députés communistes, si le PCF parvient à faire son retour au Parlement européen, objectif clairement affiché. « Le respect de la souveraineté des peuples » y determine en tête. Il s’agit notamment de refuser « le retour des règles budgétaires austéritaires, et de la levée des règles d’unanimité en matière de défense et de politique extérieure ». Les questions énergétiques ont été également, longuement abordées dans les interventions de la conference, avec la « sortie du marché spéculatif européen ». Le PCF entend également dénoncer les traités de libre-échange, pour retrouver « une souveraineté industrielle et commerciale ». La liste conduite par Léon Deffontaines fera campagne « pour que l’argent soit au service des peuples et pas du capital », mais également pour une nouvelle politique agricole commune (PAC). Une priorité soulignée par le député André Chassaigne, qui a appelé à « ne pas se recroqueviller » en sortant de la PAC, mais à se battre pour une nouvelle, « avec de nouvelles orientations ». Les communistes porteront également « la mise en chantier d’un nouveau traité européen » qui serait élaboré par une « assemblée des peuples d’Europe ».
Quelle périmètre pour la liste ?
La query du « périmètre » de cette liste a également été discutée durant la conférence européenne. La résolution a été très largement adoptée, à près de 94 %. Mais quelques voix ont interrogé les choix du PCF. C’est le cas de la sénatrice de Seine-Maritime Céline Brulin : « on va faire une liste ouverte, mais à qui et pourquoi faire ? Il faut aussi ouvrir une perspective à gauche ». Un questionnement qui intervient alors que la coalition de la Nupes est en pleine crise. En fin de journée, Léon Deffontaines a d’ailleurs rappelé la démarche du PCF pour les européennes : « nous avons des factors communs, mais aussi des différences » a-t-il indiqué en path des autres formations de gauche. « Défendons nos convictions, débattons-en, mais ne tombons jamais dans les invectives » a ajouté le chef de file du PCF, qui précise que son « adversaire, ce sera la droite et l’extrême-droite ». Le Conseil nationwide du PCF se réunit également ce dimanche 15 octobre, et débattra de la crise de la coalition de la Nupes.