Le Conseil national du PCF a approuvé le document programmatique soumis à son examen ce 23 mars. Les communistes prônent notamment un refus de l’élargissement de l’UE, une nouvelle industrialisation et la fin des politiques de libéralisation en Europe.
Votre parti vient d’approuver le programme de la liste conduite par Léon Deffontaines. Quelles sont ses priorités ?
Notre programme, élaboré avec des syndicalistes et nos partenaires politiques, s’articule autour de deux grands axes : la souveraineté démocratique des peuples et leur coopération. Il fait le lien entre les grands objectifs de transformation que nous portons pour l’Europe et les combats quotidiens que nous menons avec toutes les composantes de notre liste.
Lorsque nous défendons la souveraineté démocratique des peuples, mais aussi industrielle, agricole, alimentaire ou numérique, nous les mettons en perspective avec les luttes du mouvement social. Notre liste met le monde du travail au-devant de son affirmation politique.
Il n’y a pas de proposition pour l’Europe qui puisse être déconnectée de ce que vivent nos concitoyens. Toutes les questions qui les assaillent, toutes les aspirations qui sont les leurs sont liées à la bataille que nous menons pour une autre construction européenne.
Comment votre programme permet-il cette articulation avec des institutions européennes jugées lointaines ?
Les services publics sont une des priorités de notre programme. Nous voulons mettre en échec les politiques de libéralisation qui cherchent à s’accaparer les biens communs fondamentaux. C’est un lien concret, que l’on peut établir immédiatement. Les 25 milliards d’économies annoncées par Bruno Le Maire procèdent de la décision de réactiver le pacte budgétaire européen.
Nous préconisons au contraire que la France déroge aux règles européennes chaque fois qu’elles contreviennent aux intérêts du monde du travail et des catégories populaires. Non pas dans une forme de repli national, mais au contraire comme une offre en direction des autres peuples d’Europe, pour qu’à leur tour ils portent cette exigence de refus. Nous allons réinviter tout ce qui fait le quotidien des Français dans cette campagne, pour ne pas laisser cette exigence être dévoyée et accaparée par une offensive visant à sécréter la peur.
Parmi les peurs, justement, la guerre figure en première place. Que proposez-vous ?
C’est une de nos grandes priorités. Nous refusons l’assujettissement de l’Europe aux logiques de guerre et à la boussole stratégique de l’Otan. Elle nous porte vers l’escalade guerrière avec un risque de dérapage nucléaire. Nous sommes la seule liste qui reprend à son compte l’exigence jaurésienne de retour à la diplomatie dans l’objectif d’une nouvelle sécurité collective en Europe.
Il y a un agresseur et un agressé, l’Ukraine doit pouvoir se défendre. Mais il n’y a pas d’issue militaire possible à ce conflit. Il faut donc en revenir aux voies de la négociation. Dans le même objectif, nous soutenons les peuples en quête d’autodétermination et d’indépendance : le peuple palestinien en premier lieu, mais aussi le peuple arménien.