« J’y crois encore », entonnait Lara Fabian en 2001. Florian Philippot ou François Asselineau seraient tentés reprendre en chœur « nous aussi, encore, toujours », pour ce qui est de défendre le « Frexit », soit la sortie de la France de l’Union européenne, en 2024. Très marginaux dans le paysage politique, le fondateur des Patriotes et le leader de l’UPR sont pratiquement les derniers à proposer ce chemin.
Notamment depuis que la France insoumise a abandonné, en 2019, l’un de ses slogans de 2017 : « L’Europe, on la change (plan A), ou on la quitte (plan B) », qui visait à renégocier les traités européens et à agiter la menace d’un Frexit pour y parvenir. Cette idée d’un divorce entre la France et l’UE semble enfin avoir définitivement pris du plomb dans l’aile depuis que, de l’autre côté du spectre politique, le Rassemblement national l’a lui aussi mise au placard. Mais si le RN défend désormais une « alliance européenne des nations », c’est en partie parce que ses alliés engrangent des victoires à l’étranger.
Les troupes de Marine Le Pen rêvent de bâtir des majorités d’extrême droite à Bruxelles. « On ne quitte pas la table de négociations quand on est en train de gagner la partie », balaie Jordan Bardella pour résumer sa stratégie : « Nous ne sommes pas pour le Frexit, ni public ni caché. » Serait-ce aussi parce que les Français seraient, de toute façon, hermétiques à cette idée ?