Ce mercredi 15 mai à Paris, le maire de Grigny Philippe Rio souligne un « moment historique ». Il énumère les défis posés à la liste conduite par Léon Deffontaines et au « monde du travail » qu’elle entend représenter au Parlement européen : « gagner la paix sur la guerre, nos vies sur leurs profits, et gagner sur les fascismes du XXIe siècle ».
Pour son deuxième grand meeting qui se tient au gymnase Japy à Paris, la liste de la « gauche unie pour le monde du travail » fait le plein. Un peu avant l’ex « meilleur maire du monde », c’est la syndicaliste Sigrid Gérardin, deuxième sur la liste, qui lance le meeting. Elle fait monter sur la scène des AESH, des élèves de lycée pro… « On combattra tous les libéraux qui veulent privatiser nos services publics », promet-elle dans une salle où les drapeaux rouges se mêlent aux pancartes des Duralex.
« L’Union européenne, c’est le tiers du PIB mondial »
Car avant les prises de parole de Fabien Roussel et Léon Deffontaines, c’est la diversité des 81 noms de la liste qui s’exprime devant 1 500 personnes. Haby Ka, benjamine des candidats et élue municipale à Montreuil, veut faire le « choix de rassembler face à une extrême droite qui divise ».
Elle évoque tous « les jeunes dans la précarité » qu’elle reçoit quotidiennement dans le cadre de son mandat d’élue. « L’Union européenne, c’est le tiers du PIB mondial. Tout cet argent doit être investi pour l’intérêt général », clame la conseillère municipale.
À ses côtés, Fatima Khallouk, elle aussi élue municipale à Alfortville milite pour que les « 87 millions de personnes en situation de handicap dans l’UE » puissent mieux vivre en France comme en Europe. Elle propose pour cela de « réorienter l’argent de la BCE » avec la « création d’un fond de progrès social et écologique ». Puis Katja Kruger, comédienne à Rennes et conseillère régionale de Bretagne, parle « exception culturelle française ». « Elle ne se limite pas à défendre ce qui existe déjà » lance la candidate. « Nous ne faisons pas que résister, nous forgeons activement un futur où la culture sera la pierre angulaire de la cohésion sociale »…
La diversité qui s’affiche dans le gymnase Japy est aussi politique. La liste rassemble déjà des forces politiques de gauche telle que la Gauche républicaine et socialiste, les Radicaux de gauche, ou L’Engagement, parti fondé par Arnaud Montebourg. La nouveauté annoncée ce 15 mai, c’est le ralliement du Mouvement républicain et citoyen (MRC). Son porte-parole, Thierry Cotelle, rappelle les combats communs de son parti et du PCF : « nous avons été contre la guerre du Golfe, contre Maastricht, contre le TCE… Nous sommes la gauche républicaine ».
Pour la formation fondée par Jean-Pierre Chevènement, l’heure est donc au rassemblement. « Nous ne sommes pas pour la gauche de Delors à Lamy », lance Thierry Cotelle, « mais de Badinter à Deffontaines, oui ». Dans la salle, l’ancien ministre de l’Intérieur socialiste Pierre Joxe est assis aux côtés des parlementaires communistes.
Une minute de silence pour les agents de la pénitentiaire assassinés dans l’Eure
Alors que le secrétaire national du PCF et la tête de liste prennent ensuite la parole, c’est l’actualité qui l’emporte. Fabien Roussel dénonce « la violence qui se répand dans nos villes, dans nos quartiers », alors Léon Deffontaines fait observer une minute de silence à la mémoire des trois agents de la pénitentiaire assassinés dans l’Eure la veille. Le dirigeant du parti communiste évoque également la « colère effroyable qui tombe sur la Nouvelle-Calédonie », fustigeant le président de la République, « responsable des violences qui ont cours ».
La violence sociale dans une France où « les salariés deviennent pauvres » est vivement dénoncée par Fabien Roussel. « Les richesses que nous produisons sont là pour répondre aux besoins. Ils nous volent et nous voulons mettre fin à ce vol », promet-il. « Ils nous volent le produit de notre travail, ils détournent l’argent public avec les aides versées aux entreprises, ils font de l’évasion fiscale », pointe le secrétaire national du PCF.
« Cette Europe libérale qui met en concurrence les travailleurs, qu’elle crève », ajoute ensuite Léon Deffontaines. Dans une salle largement chauffée par l’approche du scrutin, il s’en prend au « séparatisme des possédants, celui qui mine la société de l’intérieur ». Il promet en outre d’aller « chercher l’argent des 500 plus grandes fortunes françaises pour nos salaires, nos pensions et nos services publics ».
Léon Deffontaines lance un « appel à la mobilisation générale »
À moins d’un mois du vote du 9 juin, le public largement militant sort regonflé. « On n’a pas une autoroute », reconnaît d’abord Yann, militant dans le 20è arrondissement de Paris. Mais « en sortant d’ici, cette campagne je la sens bien », souligne Paul, autre militant communiste.
Un peu plus tôt, Léon Deffontaines lançait un « appel à la mobilisation générale » pour atteindre les 5 % qui permettraient d’envoyer cinq députés de gauche supplémentaires à Strasbourg. « Listez chacun et chacune 10 noms que vous avez en tête, appelez-les, discutez. Dîtes leur que le 9 juin prochain, il y a un bulletin pour porter leur colère ». La « gauche unie pour le monde du travail » clôturera sa campagne des européennes par un troisième meeting national, le 2 juin à Marseille.
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