Léon Deffontaines (PCF), Manon Aubry (LFI), Marie Toussaint (Les Écologistes), François-Xavier Bellamy (LR), Raphaël Glucksmann (PS-Place publique) et Clément Beaune (porte-parole de la liste Renaissance) ont défilé sur la scène du grand amphithéâtre de la Sorbonne à l’occasion du « grand oral » organisé par le journal Libération et l’émission politique sur Twitch Backseat. Jonathan Bouchet-Petersen, journaliste à Libération, introduit la soirée précise que le journal assume « le choix de ne pas inviter les deux têtes de listes xénophobes, Marion Maréchal pour Reconquête et Jordan Bardella pour le Rassemblement national ».
L’évènement, retransmis en direct sur la plateforme de streaming, et intervenant à moins de six semaines de l’élection européenne, a ainsi vu s’exprimer les candidats, ou leur représentant, autour de trois grands thèmes : écologie, précarité, défense, « où veulent-ils faire regarder l’Europe ? ».
La gauche unie en soutien aux mouvements étudiants pour Gaza ?
Léon Deffontaines a commencé par condamner le jet de peinture dont a été victime Raphaël Glucksmann à Saint-Etienne à l’occasion de la manifestation du 1er mai. La tête de liste communiste a ensuite soutenu la mobilisation des étudiants dans de nombreuses universités en soutien à la Palestine. Manon Aubry a, elle aussi, apporté sa « solidarité » à la jeunesse mobilisée pour Gaza. « Notre génération ne veut pas être témoin un génocide dans la bande de Gaza », a notamment déclaré la candidate insoumise. Idem pour Marie Toussaint, qui remercie vivement les étudiants de « se lever et de se mobiliser pour faire entendre la voix de la paix ». Raphaël Glucksmann, à la fois hué et applaudis à son arrivée sur l’estrade, a d’entrée apporté son soutien aux mobilisations étudiantes sur Gaza, expliquant qu’il les trouve « légitimes ». Clément Beaune a de son côté dénoncé les blocages d’universités par les mouvements étudiants.
Sur le financement de la transition écologique, les inégalités sociales, la défense des droits des femmes, la nécessité de mettre en place davantage de régulation et même sur les règles budgétaires, les candidats de gauche présentent un front uni. La règle des 3 % sur les déficits publics est par exemple « une erreur politique » pour Raphaël Glucksmann, quand Manon Aubry redit qu’il faut « désobéir » à une règle qui empêche les changements sociaux et écologiques en Europe.
Cela n’empêche pas les candidats progressistes d’assumer leurs différences, comme lorsque Léon Deffontaines exprime sa « singularité » sur le nucléaire. Sur les questions de défenses, notamment sur la gestion de la guerre en Ukraine, les positions ne sont toutes pas les mêmes. « Oui, on veut une armée européenne, on le confirme » assume Marie Toussaint, tout en dénonçant le « va-t’en-guerrisme » d’Emmanuel Macron, quand Léon Deffontaines reste « fermement opposé » à l’entrée de l’Ukraine dans l’Union européenne.