Maire de Bassan depuis plus de 25 ans, Alain Biola a annoncé qu’il ne briguerait pas de cinquième mandat en 2026.
Depuis le bureau du maire, une voix forte s’élève. “C’est au moins la dixième personne qui tente de reprendre ce commerce et ça ne marche toujours pas”, lâche Alain Biola avec un peu d’exaspération en ouvrant la porte. À la tête de la commune de Bassan depuis 1998, l’édile confie être un peu fatigué. Il y a quelques jours, à l’occasion de la présentation du nouveau plan local de l’urbanisme (PLU), il a déclaré qu’il ne se représenterait pas pour un cinquième mandat. “J’estime qu’avoir été maire durant 27 ans, c’est suffisant. Et puis j’ai une vie en dehors de la mairie, il faut que je m’occupe de ma famille”, souffle-t-il.
Pourtant Alain Biola l’affirme : “J’en ai encore sous le pied et j’ai toujours l’énergie”. Mais voilà, par peur de “lasser ses administrés” et par souci démocratique, le maire a décidé de ne pas remettre son mandat en jeu lors des échéances électorales de 2026. “En réalité, je ne voulais même pas faire ce mandat actuel”, reconnaît celui qui a été élu aux dernières élections avec près de 72 % des voix. Mais en l’absence d’alternative au sein de sa liste, ce retraité, ancien chef de projet chez Altrad, a été un peu forcé de rempiler.
“Augmentation de l’exigence et de l’agressivité”
Durant toutes ces années de fonction, Alain Biola, “pur produit du terroir” comme il se décrit lui-même, a accompagné le changement de sa commune. “En 1998, nous étions un petit village viticole de 1 300 habitants, nous sommes aujourd’hui un village dortoir, j’assume le terme, de presque 2 400 habitants.” Une augmentation démographique significative qui a permis de redynamiser la commune, selon l’édile.
Au fil de ses quatre mandats successifs, il a également pu constater les changements de comportements de ses administrés. “Aujourd’hui on voit plus d’égoïsme et d’individualisme”, estime le maire, sans étiquette, pour qui “l’intérêt général ne peut se résumer à la somme des intérêts particuliers”. Alain Biola va même plus loin et parle d’une augmentation de “l’exigence et de l’agressivité” vis-à-vis des élus locaux. Des mots qu’il souhaite mettre entre guillemets mais qu’il assume complètement. “Le fait que les élus fassent partie des cibles pour les personnes agressives joue peut-être dans la crise de vocation que connaît la fonction”, analyse-t-il.
Quant à l’avenir de Bassan, Alain Biola l’assure : “Il y a aura quelqu’un pour prendre la relève, mais c’est encore un peu tôt pour en parler”.