La France a peur, ou plutôt la France est en colère… « Fractures françaises » n’est pas que le titre d’un livre de Christophe Guilluy dont les travaux ont été repris et détournés par la frange la plus réactionnaire des leaders d’opinion du pays. C’est aussi le titre d’une étude annuelle de l’Ipsos qui sonde les cœurs et les têtes des Français. Et autant dire que la lecture du sondage ressemble à une claque au visage de notre société !
Le bourrage de crâne réactionnaire est à l’œuvre et gagne considérablement du terrain. 92 % des Français ont le sentiment de vivre dans une société violente. Et 72 % des Français estiment que les valeurs du passé sont une source d’inspiration.
À titre individuel, 50 % des Français ne sont pas satisfaits de leur vie, 43 % sont en colère et, peut-être plus inquiétant encore, 63 % estiment ne pas recevoir le respect qu’ils méritent. Et les raisins de la colère sont en tête avec le pouvoir d’achat (38 %) et l’écologie (26 %).
Mais, au fond, comment pourrait-il en être autrement, quand les forces politiques porteuses du libéralisme économique sont en plein divorce avec le peuple ? Comment pourrait-il en être autrement alors que, depuis quarante ans, elles s’attaquent systématiquement et méthodologiquement à l’État social ? Le libéralisme, c’est l’insécurité sociale à tous les étages et Noël tous les jours avec des cadeaux fiscaux pour les grands groupes.
Les forces libérales agissantes continuent de s’attaquer au service public local. Les forces gloutonnes du capital et ses plans de licenciement mettent des dizaines de milliers de salariés à la rue et nuisent gravement à la dignité humaine. Enfin, les négationnistes climatiques et leurs discours anti-écologistes veulent mettre en échec la transition écologique et une écologie populaire.
Ce sont, au fond, des murs que l’on fait pousser dans l’imaginaire collectif. Le mur de la dette publique, le mur climatique et, au bout, un mur pour avenir. Dans cette tempête d’angoisse dans laquelle semble plonger l’opinion publique, les maires s’en sortent avec 70 % d’opinions favorables contre 22 % pour les députés qui sont malmenés par la crise politique. Les élus locaux ont la responsabilité d’être des artisans d’espoir et de démocratie.
La commune reste un socle politique pour faire du commun. C’est, à la fois, un terrain de jeux d’innovation sociale et écologique, un lieu de résistance aux côtés des salariés menacés et une école de la démocratie participative où l’on fabrique des décisions publiques au plus proche des citoyens. Et si le bonheur était dans la commune ?
Avant de partir, une dernière chose…
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