Ces professionnels ne connaissent pas la crise. Ou, plus exactement, ils ne la connaissent que trop bien : en ces temps de fermetures de site, où les « plans de sauvegarde de l’emploi » (PSE) pleuvent en rafale (141 procédures ont été validées au troisième trimestre 2024), les cabinets d’experts en restructuration tournent à plein régime. Un petit monde opaque, où les langues ne se délient pas facilement, auquel on reproche souvent de s’épanouir dans le marasme économique.
On y croise des avocats spécialisés dans la rédaction des PSE, chargés par les directions des grands groupes de « sécuriser » des fermetures de site pour leur épargner de longues procédures judiciaires. Mais aussi des cabinets de reclassement, mandatés par les boîtes pour permettre aux travailleurs éjectés de « rebondir » dans un autre métier ou une formation. Le tout à des tarifs enviables.
Plusieurs centaines de milliers d’euros en s’occupant d’un gros PSE
« Ces gens-là s’enrichissent sur notre dos, tranche un syndicaliste de l’automobile qui a vécu plusieurs fermetures d’usine. Quand les salariés qui se font virer voient passer les rémunérations des consultants, cela ne fait qu’augmenter leur colère… » Un cabinet d’avocats spécialisés peut espérer toucher plusieurs centaines de milliers d’euros en s’occupant d’un gros PSE. Mais ceux qui se taillent la part du lion sont