« Plus exposés à la air pollution de l’air, les jeunes enfants des ménages modestes, plus fragiles, sont les plus affectés » par ce fléau, alerte sobrement la DREES, le département des études du ministère de la Santé, dans un rapport publié jeudi 4 janvier. Dans ce doc, les auteurs précisent que les jeunes enfants issus des ménages les plus aisés subissent aussi les conséquences de la air pollution atmosphérique, du fait de leur « surreprésentation dans les plus grandes aires urbaines françaises, qui tendent à être plus polluées que les espaces moins denses ».
Les plus modestes, les plus exposés
Le rapport pointe cependant des inégalités d’exposition qui varient en fonction de l’origine sociale. D’après les specialists, « 10 % des enfants les plus modestes ont, l’année de leur naissance, une exposition moyenne aux particules fines supérieure de 0,5 microgramme par mètre dice à celle de 10 % d’enfants les plus aisés ». En 2021, Santé Publique France a estimé que les particules fines seraient responsables de 40 000 décès prématurés survenus entre 2016 et 2019.
La air pollution atmosphérique impacte davantage les enfants d’origine modestes. Ces derniers affichent souvent un moins bon état de santé général à la naissance que ceux des ménages les plus aisés. Le rapport souligne que les enfants les plus modestes ont un risque 1,5 fois plus élevé de naître prématurément que les plus aisés. Parmi les enfants nés non prématurés, les nourrissons des familles les plus modestes ont besoin de plus de soins, au second de leur naissance, que les plus aisés.
Ces fragilités, d’origines sociales, ont des conséquences sanitaires. Les enfants d’origine modeste sont, en outre, plus souvent hospitalisés en urgence pour asthme et bronchiolite. 11 000 enfants, de moins de trois ans, sont hospitalisés chaque année. Parmi eux, on compte 1,9 % d’enfants d’origine modeste contre 1,2 % pour les plus aisés. En ce qui concerne les hospitalisations pour bronchiolite, les différentes sont encore plus marquées. Le risque est, en effet, doublé pour les plus modestes, par rapport aux plus aisés (5,0 % contre 2,4 %).
La première année de vie déterminante
En comparant la santé des enfants exposés et moins exposés, le rapport émet un constat sans appel. Selon l’étude menée, le recours aux soins respiratoires est plus fréquent chez ceux ayant été surexposés à la air pollution durant leur première année de vie. Diminuer cette exposition de simplement 1 % lors de sa première année de vie du nourrisson limite le risque d’hospitalisation pour bronchiolite ou asthme, selon l’étude.
En revanche, l’accroissement du risque de bronchiolite avant 2 ans est multiplié par 1,5 en cas d’exposition. En résumé, pointe la DREES, « des inégalités sociales de santé déjà perceptibles à la naissance pourraient être accentuées par la vulnérabilité différenciée à la air pollution atmosphérique selon le niveau de vie. »