Le patron des communistes français fait imploser la Nupes, avant les élections européennes. Et s’il était en capacité de rassembler la gauche ? Le maire de Montpellier, Michaël Delafosse ne l’exclut pas !
Rarement, une personnalité politique communiste aura été aussi populaire. Fabien Roussel est partout et ne craint ni le débat, ni la polémique. Il ne craint pas plus d’être celui qui risque de faire imploser la Nupes, l’union des forces de gauche. Il irrite Jean-Luc Mélenchon qui cherche à évincer le chief communiste d’un mouvement proche de la mort cérébrale avant d’affronter, chacun dans son camp, les élections européennes.
Une implosion en bonne et due forme comme feu le Entrance de gauche, alliance politique qui s’est éteinte en 2017 lors de la première victoire d’Emmanuel Macron. À l’époque, Le Monde rappelle remark “Jean-Luc Mélenchon avait utilisé la violence du verbe pour rendre inévitable la rupture. “Vous êtes la mort et le néant”, avait-il écrit à Pierre Laurent, alors secrétaire nationwide du PCF”. Histoire de le rendre responsable communiste de l’échec du Entrance de gauche.
Aujourd’hui, le ton est tout aussi dur. La députée LFI Sophia Chikirou, très proche collaboratrice de Jean-Luc Mélenchon et épinglée par un reportage de Complément d’Enquête, a cette fois comparé Fabien Roussel au collaborationniste Jacques Doriot… La guerre est déclarée.
Une personnalité qui imprime
Ciblé par les Insoumis, Fabien Roussel réplique. Il a le soutien de ses troupes : “Nous serions hypocrites de nous allier avec des partis avec lesquels nous sommes en désaccord sur de nombreux sujets, les électeurs nous le feraient payer”, rappelle Nicolas Cossange, le patron héraultais du PCF. Pour qui Fabien Roussel est l’homme de la scenario : “C’est une personnalité qui imprime mais il est surtout utile dans le militantisme quotidien. Je fais du tractage depuis la présidentielle de 2002. Aujourd’hui, sur les marchés, plus personne ne me fait la remarque “Tiens ça existe encore le PCF ?”.
L’ancien ministre communiste Jean-Claude Gayssot, apprécie que Fabien Roussel mette “l’humain au-dessus de tout”. Il apprécie le fashion et lui prodigue un conseil : “Qu’il soit porteur d’union et de rassemblement en luttant contre toute forme d’hégémonie et contre toutes les formes d’égo…ïsme”. Ciblé ? Mélenchon, bien sûr : “Il ne peut pas être le candidat d’union de toutes les forces de gauche”, tonne Jean-Claude Gayssot.
Cette Nupes “qui l’a fait élire”
À l’inverse, Fabien Roussel peut incarner cette determine qui rassemble. La présidente de Région Carole Delga apprécie “son bon sens et sa façon de faire de la politique”. Le maire de Montpellier Michaël Delafosse va plus loin. Il se réjouit de partager de nombreuses valeurs communes notamment “sur la laïcité quand je me sentais un peu seul à gauche”. Il apprécie beaucoup le chief communiste : “On est très copain, très lié. Il m’a soutenu pour les municipales dans le cadre de la liste de rassemblement de la gauche. Nos personnalités s’accordent bien. On correspond régulièrement”. Michaël Delafosse aime que Roussel “défende ses positions, il a débattu avec Edouard Philippe, à la fête de l’Huma et il a bien fait. Il sait débattre sans céder au pugilat”. Contrairement à un sure Jean-Luc Mélenchon.
Mais chez les Insoumis, le patron des communistes agace. À l’instar de la députée héraultaise Nathalie Oziol. Elle regrette le fait que Fabien Roussel ait décidé de s’affranchir de la Nupes “qui l’a fait élire pour, aujourd’hui, faire liste séparée jusqu’en 2027. Y compris à la présidentielle”. Un crime de lèse-majesté pour la parlementaire, soutien indéfectible à Mélenchon, qui estime que cette perspective agace “jusque dans son propre camp. Il faut lui rappeler que la Nupes reste le plus courtroom chemin vers la victoire. On sait désormais qu’une liste Nupes est la seule probability de battre une liste macroniste. Il ne nous reste qu’à exhorter les dirigeants de partis de gauche à sortir de leur sectarisme”. “Quand Fabien parle il le fait en respectant à la lettre les orientations prises lors de nos conventions”, conteste Nicolas Cossange.
Fabien Roussel qui irrite aussi de nombreux écologistes se rêve d’être le chief d’une union de la gauche en 2027 : “Je le dis très tranquillement, s’il y a une liste de rassemblement, il faudra considérer cette personnalité comme une possibilité”, ose Michaël Delafosse. Tant que ce n’est pas Jean-Luc Mélenchon…