La « ferme France ne se casse pas la gueule », elle « reste forte ». Tout à sa gestion du chaos à l’ouverture du salon de l’agriculture, samedi, Emmanuel Macron n’avait pas tort d’insister sur les premiers effets des 62 mesures déjà appliquées par le gouvernement depuis le début de la crise agricole en faveur de l’agrobusiness.
Les centaines de millions d’aides publiques directes et surtout indirectes en faveur des entreprises, l’affaiblissement tous azimuts des normes environnementales et la mise au pas des administrations de contrôle répondent en tout point aux revendications patronales du secteur, résumées ainsi par Dominique Chargé, président de la Coopération agricole : « Assumons qu’il faut être compétitif pour libérer le potentiel qui est le nôtre et pour bâtir ensemble une nouvelle France alimentaire. »
Les salves successives de « mesures de compétitivité » égrenées par Gabriel Attal puis le chef de l’État satisferont peut-être les 425 857 chefs d’exploitation. Elles mécontenteront en revanche une bonne partie des salariés du secteur. Soit entre 800 000 et 900 000 employés réguliers, en fonction des saisons, et même 1,6 million, si l’on totalise les travailleurs ayant eu au moins un contrat dans l’année (chiffres 2021 de la MSA).