« Bon sang, je vous adore les gars », a lancé Elon Musk en montant, sautillant et bras levés comme une rock-star, sur la scène de l’assemblée générale des actionnaires de Tesla. Ceux-ci viennent en effet de valider cette nuit son plan de rémunération de 56 milliards de dollars en actions, ainsi que le déménagement du siège de l’entreprise au Texas.
Ce pactole astronomique avait déjà été voté une première fois, mais un actionnaire mécontent avait saisi la justice du Delaware, le paradis fiscal où la plupart des multinationales étasuniennes ont leur siège, qui l’avait annulé. Dans sa décision rendue il y a quelques mois, le juge estimait « inconcevable » une rémunération plus de 250 fois supérieure à la médiane des montants accordés aux grands patrons.
Promesses contre vote favorable
Elon Musk a alors choisi de déplacer le siège de l’entreprise, et remettre son plan de rémunération au vote. Le grand mouvement des activités du milliardaire vers le Texas avait déjà été initié quelques années avant, pour fuir la fiscalité californienne, et après avoir négocié accords et subventions.
Le propriétaire de X avait organisé une véritable campagne électorale auprès des petits actionnaires – des fonds d’investissement comme Vanguard qui possède 7 % de Tesla sont plutôt hostiles à son plan de rémunération- leur promettant, à ceux qui voteraient pour, des visites guidées par lui-même de sa giga factory Tesla. « Sans moi, tout cela n’existerait pas » , a-t-il lancé.
Outre son énormité, ce plan de rémunération consacre Elon Musk comme incarnation de Tesla. Sa part dans le capital de l’entreprise – plus de 20 % – se voit renforcée. C’est aussi un soulagement pour le milliardaire car il avait sérieusement commencé à utiliser les ressources de son constructeur automobiles pour ses autres entreprises, Neuralink et xIA en particulier.
Des robots humanoïdes baptisés Optimus
Elon Musk a pu aussi dérouler sa vision de l’entreprise pendant près de deux heures de discours. Il veut par exemple s’inspirer d’Uber et d’Airbnb pour ses futurs véhicules autonomes. « Tesla possédera certaines voitures, mais les clients pourront ajouter les leurs à la flotte simplement sur l’application Tesla, gagnant ainsi de l’argent quand ils le souhaitent. Vous pourrez ajouter votre voiture pendant des heures, des jours ou des semaines. Les revenus dépasseront le paiement mensuel. Cela arrivera, retenez mes paroles. » Et d’avancer des chiffres astronomiques pour appâter l’actionnaire. Ces flottes de taxis autonomes Tesla rapporteront, selon lui, 5 000 milliards de dollars…
Il a aussi promis des robots humanoïdes baptisés Optimus, « tout le monde voudra en avoir un » et qui pourrait rapporter pas moins de 20 000 milliards de dollars, a-t-il lancé au doigt mouillé devant son assemblée de petits porteurs extatiques. Au cours des questions-réponses, un actionnaire a concédé qu’il ne comprenait pas grand-chose à cette histoire de robot à la fois grand public et pour l’industrie. « Mais j’ai envie de vous faire confiance », a-t-il résumé.
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