42 % de maires se disent prêts à se représenter, selon une étude du Cevipof, un chiffre stable par rapport à la même étude réalisée six ans plus tôt. Ils sont 30 % à hésiter encore. Décryptage.
“En dépit de certains discours alarmistes, la vitalité de la démocratie municipale n’est pas entamée”.
Tel est l’avis rendu cette semaine par le centre de recherches politiques de Sciences Po (le Cevipof), qui, en partenariat avec les associations d’élus, le ministère concerné, et les délégations parlementaires dédiées à ce sujet, a réalisé une large enquête auprès de 5 000 maires. Afin de sonder leurs intentions à un an des élections municipales
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“Un réel mérite civique”
Où il apparaît que 42 % des maires souhaitent se représenter en mars 2026, un niveau conforme par rapport à octobre 2019 (48 %), un an avant les municipales de 2020. 28 % d’entre eux ne souhaitent pas se représenter (même pourcentage qu’en 2019), et 30 % n’ont pas encore pris leur décision (contre 23 % en 2019).
Ce qui a également conduit les analystes du Cevipof à relever dans leur synthèse que “les élus locaux font preuve d’un réel mérite civique face à leurs responsabilités, quitte à y laisser un peu de leur santé, physique et morale, et à s’époumoner sur la situation budgétaire et sociétale”.
À rebours d’inquiétudes soulevées à mi-mandat
Des conclusions qui vont ainsi à rebours d’inquiétudes notamment révélées par l’Association des maires de France à mi-mandat, qui avait dévoilé, en 2023, que plus de 1 200 maires avaient déjà démissionné de leur mandat, pour divers motifs certes.
Parmi les autres enseignements majeurs de l’étude, on notera cependant que plus la taille de la commune est grande, plus l’intention de se réengager augmente : “Le seuil de plus de mille habitants semble déterminant. L’indécision et le renoncement suivent les mêmes tendances quelle que soit la taille de la commune” assurent les enquêteurs.
Une moyenne d’âge à 60 ans
Qui ont encore observé que “plus le nombre de mandats successifs exercés est élevé, plus le souhait de ne pas se représenter augmente”. Selon eux, “en toute logique, cette ancienneté élective met en exergue un facteur âge et une lassitude dans le rôle de maire, qui a pu s’accélérer ces dernières années au regard de facteurs contextuels”.
Quant aux raisons personnelles évoquées par les élus indécis, ou ne souhaitant pas solliciter un nouveau mandat, domine la sensation d’avoir atteint ses objectifs (20 % des réponses), puis un sentiment d’insécurité et de surexposition face aux comportements des citoyens (19 %). L’âge représente 15 % des réponses (la moyenne d’âge des maires s’élève à 60 ans), et le sentiment de solitude face à ses responsabilités 8 %.
“Le plus important des mandats !”
Rien qui n’étonne vraiment Alain Astruc, maire d’Aumont-Aubrac depuis 2001, puis de la nouvelle commune de Peyre-en-Aubrac, et président de l’association des maires de Lozère : “Ce mandat a été particulier, avec l’élection en plein Covid, puis différentes crises qui l’ont perturbé. Certains disent vouloir arrêter ? Souvent, après réflexion, ils décident de se représenter, pour continuer à défendre leur territoire”.
Même si la tâche s’avère de moins en moins aisée : “Avec davantage de responsabilités, des normes de plus en plus compliquées. Sans parler des contraintes budgétaires, et des subventions à la baisse, on fait souvent beaucoup plus de fonctionnement que d’investissements… Mais bon, le plus important des mandats reste celui de maire !”
S’il a été confirmé que ce scrutin se déroulera bien en mars 2026, les dates précises des deux tours n’ont pas encore été annoncées par le ministère de l’Intérieur.
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