Les vacances ne sont pas terminées que déjà, dans les supermarchés, les allées débordantes de cahiers, classeurs, stylos, cartables en tout genre nous laissent un arrière goût. Ils sonnent le rendez-vous imminent avec la rentrée scolaire. Et les dépenses, douloureuses pour bon nombre de familles, qui vont avec. Comme à leurs habitudes, la Confédération syndicale des familles (CSF) et l’Union nationale des étudiants de France (Unef) publiaient, mi-août, un rapport détaillant le coût de cette rentrée scolaire 2024-2025. Un coût qui reste important en élémentaire (236 euros) et particulièrement dans le secondaire (324 euros au collège et 398 euros au lycée). Bien que le budget dans le secondaire soit en baisse – de -12,7 % au collège et 6,8% au lycée – cette diminution ne compense pas la hausse des années précédentes.
Des stratégies pour faires des économies
Elle repose essentiellement sur les changements de consommation des familles et fait suite à une augmentation de 11,3% des dépenses à la rentrée 2023. « Nous avons constaté que les familles mettent en place pleins de stratégies différentes pour atténuer le coût de la rentrée scolaire », explique Julie Martin, chargée de mission à la Confédération syndicale des familles. Parmi les 135 familles interrogées dans le rapport, nombre d’entre elles optent pour le système D. Cela passe par la réutilisation de fournitures ou l’achat en lot ou à plusieurs. Elles privilégient également davantage les magasins discount et les marques distributeurs. L’enquête de la CSF pointe également la faible augmentation de l’Allocation de rentrée scolaire (ARS) dont bénéficient actuellement trois millions de familles précaires. « Elle stagne depuis des années. L’ARS n’est pas assez évolutive et fait très peu de différence entre un enfant en élémentaire ou en lycée. Or, dans certaines filières techniques, le coût des fournitures scolaires explosent ! », précise Julie Martin.
Une augmentation de 2,25 % pour l’année universitaire 2024-2025
Même constat du côté des étudiants qui doivent, en plus, souvent débourser beaucoup d’argent pour se loger. L’Unef, qui réalise cette année sa vingtième enquête sur le sujet, dénonce une augmentation de 2,25 % pour l’année universitaire 2024-2025. Cela se traduit par un alourdissement des dépenses de l’ordre de 482 euros par an, soit 40 euros par mois. Si cette hausse paraît relativement modérée, par rapport à l’augmentation de 6,47 % en 2023-2024, elle s’inscrit, néanmoins, dans l’accroissement du coût de la vie étudiante depuis 2017. Cette hausse des tarifs d’inscription universitaire qui affecte le niveau de vie des étudiant n’elle n’est pas la seule variable à prendre en compte. Il faut y ajouter le coût de l’énergie (+4,8%), des loyers dans les résidences du Crous (+3,5%) et dans le parc privé (+1,08%), et l’inflation des prix des produits alimentaires (+0,82%). Tandis que les étudiants boursiers bénéficient d’une baisse moyenne des tarifs des transports (-4 %), le prix reste le même concernant les étudiants non boursiers (+0,36%). L’Unef souligne aussi la stagnation du montant des bourses étudiantes, en dépit de la réévaluation de 6,2 % à 34 % à la rentrée 2023, qu’il juge insuffisante. Le syndicat étudiant critique également le manque de logements en résidence Crous. Un peu moins de 6 % d’étudiants y sont logés. Seuls « 8,8 % des logements promis par Emmanuel Macron en 2017 ont été construits », pointe le syndicat. Le président de la République avait pourtant promis la construction de 60 000 logements étudiants.