« Non au choc des savoirs, oui au choc des salaires et des moyens pour l’école publique ! » Les enseignants restent vent debout contre la réforme du « choc des savoirs ». En témoigne l’appel intersyndical (Snes-FSU, Snep-FSU, Fnec FP-FO, CGT Éduc’action et SUD éducation) à manifester ce mardi 2 avril.
« Derrière la promesse d’une plus grande flexibilité, ce sont en réalité des contraintes d’organisation et pédagogiques qui vont lourdement fragiliser notre liberté pédagogique et casser la relation forte et continue avec les classes et les élèves », dénoncent les syndicats.
Le gouvernement passe en force
« À travers le “choc des savoirs”, le gouvernement cherche à imposer un modèle d’école du collège au lycée, qui vise à faire sortir de l’école publique, le plus tôt possible et à chaque étape de leur scolarité, les élèves des classes populaires. En érigeant plutôt l’uniforme et le SNU au rang de priorités politiques et budgétaires, le gouvernement fait un choix clair : celui d’une école du tri social, d’une école passéiste et conservatrice. »
Depuis plusieurs mois, les personnels se mobilisent contre ce fameux « choc des savoirs » et sa mesure phare, la mise en place des groupes de niveau : grève les 1er et 6 février, actions locales, votes contre en CSE, réunions publiques avec les parents d’élèves, opérations « collèges morts » pour « faire bouger les lignes »…
Malgré cette forte opposition, le gouvernement est passé en force : les arrêtés et décrets ont été publiés le 17 mars, ainsi qu’une note de service le 18 mars, « des textes publiés au mépris de l’avis de la profession », déplore l’intersyndicale dans un communiqué commun.
Outre les revendications nationales contre la réforme du « choc des savoirs », les syndicats réclament plus largement des moyens : « En supprimant les postes et en refusant de donner les moyens nécessaires pour fonctionner, le gouvernement fait le choix de l’austérité. »
La Seine-Saint-Denis toujours mobilisée
Plus de moyens, c’est ce que réclament avec détermination les enseignants de Seine-Saint-Denis. Depuis le 26 février, ils multiplient les opérations « école déserte », grèves et manifestations pour réclamer un plan d’urgence, avec notamment la création de 5 000 postes d’enseignants et quelque 3 000 emplois de vie scolaire, sans compter un budget conséquent pour rénover les bâtis scolaires.
Plusieurs mobilisations étaient prévues ce week-end dans l’ensemble du département. À cette occasion, enseignants et parents d’élèves ont dénoncé l’indifférence des pouvoirs publics face à leurs revendications. Des députés du département, qui ont rencontré la ministre de l’Éducation nationale, vendredi 29 mars au soir, ont jugé, de leur côté, que Nicole Belloubet « sous-estimait l’ampleur de la colère et de la mobilisation ».
Si, d’après les députés, le plan d’urgence réclamé par les syndicats a été écarté, les besoins en vie scolaire devraient être examinés. La ministre aurait également accepté de rencontrer l’intersyndicale du département, à condition que celle-ci soit accompagnée des fédérations nationales.