L’Europe envisage d’appliquer les mêmes sanctions sur les produits américains, à hauteur de 25 %, après les menaces du président nouvellement élu sur les exportations européennes.
Le président américain Donald Trump avait menacé mercredi l’Europe de droits de douane de 25 % sur les produits du Vieux continent, et assuré que la construction européenne avait été “conçue pour entuber” les États-Unis.
Les réactions n’ont pas tardé. L’Union européenne “fera de même” si la menace est mise à exécution, a assuré ce jeudi le ministre français de l’Economie, Eric Lombard, rapporte l’AFP, citée par Le Figaro. “Même si c’est défavorable à l’intérêt général, nous devons, nous aussi, protéger nos intérêts et les intérêts des pays de l’Union”, a expliqué Éric Lombard en marge d’une réunion du G20 au Cap en Afrique du Sud.
“Nous devons lui faire mal, très mal”
L’ancien président français François Hollande, en visite au Salon de l’agriculture à Paris, a exhorté l’Europe à “répondre à l’agressivité, à l’agression même” de Donald Trump en étant “très ferme, très dur” : “Nous, les Européens – et les Français – devons être en première ligne, nous devons lui faire mal, très mal”, a-t-il insisté.
Les annonces de Trump ont eu aussi leur effet sur les marchés financiers. Le secteur automobile de l’Europe recule fortement. Ce jeudi, l’indice de l’automobile sur le Stoxx 600 (-0,63 %) cédait 3,34 %, à un creux de deux semaines, tandis que le secteur plus global de la consommation cyclique était en repli de 1,82 %.
Les constructeurs automobiles allemands, principaux exportateurs sur le marché américain, étaient logiquement parmi les plus pénalisés : Volkswagen abandonnait 2,60 %, BMW 2,58 % et Porsche 2,74 %. Côté français, Stellantis (-3,06 %) et Renault (-1,07 %), et côté suédois Volvo Cars (-4,50 %), étaient également dans le rouge.
Contre la Chine aussi
Les États-Unis vont aussi imposer des droits de douane supplémentaires de 10 % à la Chine à compter du 4 mars. Les surtaxes visant le Canada et le Mexique rentreront en vigueur à cette même date, même si Trump a émis l’hypothèse d’un report au 2 avril. Il accuse ces pays de favoriser l’entrée du fentanyl, une drogue de synthèse, sur le sol américain.