La presse économique s’esbaudit et reprend sans recul les éléments de langage. « Une start-up promet des locations de voitures pour 1 euro. Mais comment est-ce possible ? » se demande l’un de ces titres. C’est qu’une nouvelle société propose de faire travailler les particuliers quasi gratuitement pour ce qui était un emploi salarié : convoyeur de voiture. Et, lorsque le système se grippe, d’avoir recours à des autoentrepreneurs sous-payés.
Quand une personne loue une voiture sans la rendre au même endroit, le véhicule doit être rapatrié à l’agence d’origine. C’était le métier de Stéphane il y a une vingtaine d’années. Mais il s’est fait licencier : convoyer les véhicules en camion s’est révélé moins cher. Depuis 2 ans et demi, il a renoué avec sa profession de convoyeur, mais cette fois en autoentrepreneur.
Uberisé, ses services reviennent désormais moins cher qu’un camion. « Au début, je travaillais exclusivement pour DriiveMe, mais comme les prix baissent, même en conduisant 12 heures par jour, je ne peux plus en vivre. Donc je dois multiplier les plateformes », explique le jeune sexagénaire.
Profitant d’une bonne image, la start-up a étendu ses services. Ses « 15 000 chauffeurs professionnels » revendiqués en Europe livrent désormais les véhicules de Stellantis (PSA-Fiat-Opel) des parcs automobiles aux concessionnaires. Ils convoient les véhicules de flottes d’entreprise, en assurent la conciergerie. Mais sur son site, dans ses publicités comme dans la presse, DriiveMe est toujours la start-up qui permet de louer une voiture à 1 euro.