Un tract et 5 affiches pour une campagne unitaire contre le racisme, l’antisémitisme et la xénophobie au travail. Ce vendredi 21 mars à la Bourse du travail de Paris, l’intersyndicale (CFDT, CGT, FO, CFE-CGC, CFTC, FSU, Unsa, Solidaires) au grand complet a présenté le matériel mis à disposition de leurs équipes militantes pour lutter contre ces discriminations dans les entreprises.
Selon Sophie Binet (CGT), « le racisme et l’antisémitisme ne relèvent ni de l’humour, ni de l’opinion. Cela ne fait pas débat entre nos organisations. On ne lutte pas contre le racisme sans lutter contre l’antisémitisme ». De son côté, Laurent Escure, (UNSA), n’oublie pas le contexte politique du moment : « Nous assistons à une offensive de haine organisée partout dans le monde. La démocratie et le progrès humain reculent. Le syndicalisme doit tenir le drapeau et exiger le respect de la loi. »
En introduction de la table ronde réunissant les leaders syndicaux, la Défenseuse des droits, Claire Hédon, a dressé un constat inquiétant. Son autorité administrative a vu les saisines pour discrimination baisser en 2024, alors que selon le ministère de l’intérieur, les crimes et délits racistes, xénophobes ou antireligieux sont en hausse de 11 %.
« Cela démontre une interrogation sur l’utilité de saisir les autorités, mais aussi une peur des représailles, note Claire Hédon. Les discriminations ne sont pas uniquement le produit d’acte individuel mais se déploient dans l’intégralité des activités sociales, y compris le travail. Elles engendrent des effets durables et délétères, pour les victimes, mais aussi dans notre cohésion sociale. »
« L’arsenal juridique ne fait pas peur, car il n’y a pas les moyens de sanction ».
À ce propos, les appels pour disposer d’une écoute ou d’une information au 3928, le numéro anti discrimination de l’autorité, ont augmenté de « 53 % entre mai et juin 2024, faisant écho au climat de peur et à la montée de la haine antisémite et anti-musulmane ». Pour Marylise Léon (CFDT), « nos organisations doivent être mobilisées pour intervenir, sinon nous raterions une partie de nos responsabilités dans le monde du travail. »
D’autant que selon la Défenseuse des droits, 50 % de ces actes se situent dans l’emploi privé comme public. « Donnons de la visibilité à ce combat, avec une présence accrue sur les lieux de travail. Dans les déserts syndicaux les violences et actes racistes prolifèrent davantage », relève Caroline Chevé, secrétaire générale de la FSU.
Si le tract commun se focalise sur un rappel à la loi en cas d’actes raciste (jusqu’à 3 ans d’emprisonnement et 45 000 euros d’amende), les syndicats sont force de propositions contre le fléau. « Pourquoi ne pas former des référents racismes, sur le modèle des référents harcèlements sexuels ? », lance Cyril Chabanier (CFTC). De son côté, Sophie Binet rappelle que « l’arsenal juridique ne fait pas peur, car il n’y a pas les moyens de sanction ».
Pour la secrétaire générale de la CGT, « des formations des ressources humaines et des instances représentatives du personnel doivent être rendues obligatoires, en plus de la sensibilisation des salariés », tout en appelant le patronat à assumer ses responsabilités. Pas en reste, Anne-Catherine Cudennec, secrétaire nationale de la CFE-CGC, prévient : « Les salariés passent un gros tiers de leur journée dans l’entreprise. Nous sommes en droit d’attendre un endroit exempté de discrimination »
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