– François Bayrou entend annoncer son gouvernement avant Noël. Ce dimanche semblait donc être le dernier créneau, la journée de lundi étant réservé au deuil national, en mémoire des victimes du cyclone Chido à Mayotte. Finalement, il faudra encore patienter.
– Les discussions se sont poursuivis tout au long du week-end. Si Horizons a fait savoir sa disponibilité, du côté de LR, on a longtemps négocié, même si les accords sur les sujets régaliens auraient permis de trouver un accord.
– Plusieurs noms sont avancés au sein de la Macronie, notamment celui de l’ancienne Première ministre Elisabeth Borne.
– À gauche, à part l’ancien maire de Dijon François Rebsamen converti au Macronisme depuis longtemps, il semble qu’il n’y ait pas d’entrain pour intégrer le gouvernement.
Bertrand pressenti à la Justice, Le Pen menace de censurer
Selon plusieurs indiscrétions, François Bayrou envisage de nommer Xavier Bertrand au ministère de la Justice. Une promotion trop importante aux yeux de Marine Le Pen qui aurait fait savoir qu’elle censurerait un gouvernement avec son ennemi des Hauts-de-France comme Garde des Sceaux. ” La pression pour une censure sera difficile à contenir “, a affirmé son entourage, ajoutant : “On ne met pas à la Justice quelqu’un qui a dit qu’il avait brisé les mâchoires d’un parti d’opposition “. C’est donc le principal point de blocage, ce dimanche, en tout cas celui qui aurait imposé le Premier ministre et le Président de la République à retarder l’officialisation du nouvel exécutif.
François Bayrou redouterait la réaction du RN sur le sort de Xavier Bertrand
Selon nos confrères de BFMTV, François Bayrou redouterait la réaction du Rassemblement national en cas de nomination de Xavier Bertrand à un poste important. Le sort du président des Hauts-de-France serait d’ailleurs l’un des derniers points bloquants pour la constitution de son gouvernement.
Bertrand ministre ? “Un mauvais signal” pour le RN
“Si Xavier Bertrand devient ministre de l’Économie, ça sera un très mauvais signal”, a estimé le député du Rassemblement national Thomas Ménagé au Grand Jury RTL- Le Figaro -Public Sénat, alors que le nom du président de la Région des Hauts-de-France est régulièrement cité parmi les entrant. En septembre, le RN avait annoncé que l’hypothèse Bertrand à Matignon entraînerait une censure immédiate de leur part. Sébastien Chénu, sur le plateau de BFMTV, a toutefois assuré que son parti n’allait pas voter une censure immédiate, contrairement à LFI. “Ce qu’on veut c’est des actes, des paroles, Dieu sait si on en a entendu. On a entendu Michel Barnier faire des beaux discours, on a vu Michel Barnier nous recevoir, et puis finalement il a construit un budget dans lequel il faisait les poches de Français “, a rappelé le député RN… comme un avertissement à François Bayrou.
L’heure des derniers réglages
Selon nos confrères du Figaro, le Premier ministre est en train d’effectuer les derniers réglages sur son gouvernement. Son entourage a précisé que les échanges entre les deux têtes de l’exécutif “se sont bien passés” mais n’a pas précisé quand le gouvernement serait annoncé. Le Parisien précise de son côté qu’une nouvelle entrevue entre François Bayrou et Emmanuel Macron est programmée en fin d’après-midi.
Vers un gouvernement déséquilibré ?
François Bayrou avait émis le souhait de composer un gouvernement “équilibré”, c’est-à-dire un tiers à gauche, un tiers à droite, un tiers au centre. Pourtant à quelques heures de l’annonce de son équipe, il semble que le Premier Ministre ne soit pas en capacité de réussir son pari. Les chefs de parti, à gauche, ont tous dit non, émettant même l’hypothèse d’une censure. Les quelques personnalités approchées, Stéphane le Foll ou Marisol Touraine, ont dit non. Seul le Parti radical de gauche semble enclin à participer “à un gouvernement de front républicain”. Dès lors, la seule personnalité nouvelle censée incarner la gauche serait l’ancien maire de Dijon, François Rebsamen. Mais celui-ci s’était déjà converti au Macronisme. Dès lors, sauf surprise de dernière ministre, ce gouvernement Bayrou ressemblerait furieusement aux précédents.
Retailleau, Dati, Genevard… Plusieurs ministres devraient rester
Plusieurs ministres du gouvernement Barnier semblent partis… pour rester. En premier lieu, celui de l’Intérieur Bruno Retailleau, le seul à avoir véritablement marqué ces quelques mois. Le Républicain, que François Bayrou a dit souhaiter la présence dans son équipe, aurait obtenu des garanties pour poursuivre son travail sur l’immigration clandestine. La ministre de l’Agriculture, Annie Genevard, pourrait également rester, afin de poursuivre le dialogue entamé avec une profession en crise. La ministre de la Culture, Rachida Dati, est aussi annoncée dans le gouvernement Bayrou, tout comme Catherine Vautrin aux Territoires, Sébastien Lecornu aux Armées et Geneviève Darrieusecq à la Santé.
Le retour de Borne et Darmanin ?
Parmi les noms qui circulent pour intégrer ce gouvernement Bayrou, reviennent avec insistance ceux de deux poids-lourds de la Macronie. L’ancienne Première ministre Elisabeth Borne pourrait se voir confier l’Education nationale. On évoque aussi le retour de l’ex-ministre de l’Intérieur, Gérald Darmanin, à la condition pour celui-ci de se voir confier le prestigieux Quai d’Orsay. Autre ancienne ministre macroniste sur le retour, Sarah El Haïry (MoDem), qui pourrait devenir porte-parole du gouvernement.
Une nouvelle rencontre avec Emmanuel Macron
Le Premier Ministre doit à nouveau s’entretenir avec le Président de la République, après une première réunion ce dimanche matin. Il semble donc que le processus s’accélère et que la composition du gouvernement pourrait être annoncée en fin de journée. Deux ministères sont toutefois au centre des tractations : les affaires étrangères, domaine réservé au chef de l’Etat, et celui de l’Economie, qui sera particulièrement sensible pour parvenir à un compromis sur le budget 2025.