Travail forcé, travail des enfants, destruction de l’environnement et violation des droits de l’homme ont été sacrifiés par la Macronie sur l’autel de la libre entreprise. En catimini, son ministre des Finances, Bruno Lemaire, s’est rendu à Bruxelles pour donner le coup de pied de l’âne à la directive sur le devoir de vigilance des entreprises, qui permet de tenir responsables les boîtes européennes du comportement de leurs sous-traitants en matière de respect du droit du travail et de l’environnement.
Le compromis, trouvé mi-décembre au terme de deux ans de travail par le trilogue européen (Parlement, Commission et Conseil où se réunissent les chefs d’États), avait certes déjà du plomb dans l’aile. En raison de l’hostilité des libéraux (FDP), troisième larron de la coalition au pouvoir, l’Allemagne menaçait de s’abstenir, rejoint à la dernière minute par l’Italie de Giorgia Meloni.
80 % des entreprises ne seront pas concernées
Alors que la présidence Belge de l’Union européenne s’apprêtait, le 28 février, à soumettre au vote le compromis de décembre, la France, loin de mettre son poids dans la bataille pour convaincre ses alliés, a demandé que la directive ne s’applique plus comme prévu aux entreprises de plus de 500 salariés, mais seulement à celles en ayant plus de 5 000… Une modification qui revient à « exclure plus de 80 % des entreprises concernées », a calculé l’organisation Les Amis de la terre.
Ce sabotage d’un texte que le président Macron avait pourtant soutenu publiquement, n’est qu’une demi-surprise. À l’été 2023, on apprenait déjà que Paris s’était distingué en dirigeant, avec succès, la bataille menée pour exclure le secteur financier du périmètre de cette directive sur la responsabilité des entreprises.
Et tant pis pour les enfants dans les mines Congolaise, les ouvriers des chantiers du Qatar ou les Ougandais expatriés pour laisser passer le pipeline de Total. Pour certains, peu importe que l’argent ait la couleur du sang.