Après Lucie Castets, lundi, pour le Nouveau Front populaire, Laurent Marcangeli, pour Horizons et Gabriel Attal, pour Renaissance, d’avancer des propositions de programme.
La transition entre la fin des Jeux Olympiques et la relance du débat politique aura été de courte durée. Mardi, c’est le Premier ministre sortant Gabriel Attal qui a proposé une esquisse de programme pour le futur gouvernement. L’objectif est d’entraîner derrière lui les députés récemment élus, à l’exception de ceux du Rassemblement national et de La France insoumise.
Le “pacte d’action aux Français” qu’il propose au nom de Renaissance avait été, en partie, déjà dévoilé fin juillet. Il porte sur six priorités : le pouvoir d’achat et le logement, l’environnement, la sécurité, le rétablissement des comptes publics, la défense de la laïcité et des institutions et les services publics.
“Bâtir des compromis législatifs”
Gabriel Attal a consigné ses propositions dans une lettre adressée à plusieurs présidents de groupe, ceux du Parti socialiste, des Écologistes, du Parti communiste, des Républicains et du groupe Liot. Exclus donc la RN et LFI. Ses propositions représentent “la base sur laquelle nous sommes prêts à engager des discussions”, leur explique-t-il. Il se dit prêt également à “bâtir des compromis législatifs tournés vers l’intérêt des Français”.
Dépasser les clivages traditionnels, en associant les “forces politiques allant de la gauche républicaine à la droite républicaine” constituerait la seule manière de sortir de l’impasse politique. L’initiative de Gabriel Attal intervient juste après celle lancée un peu plus tôt dans la semaine par Laurent Marcangeli, président du groupe Horizons à l’Assemblée nationale. Il propose de “transcender les clivages” afin d’engager la stabilité politique du pays.
Ne “pas rester dans une logique de blocs”
Comme le Premier ministre, il tend la main à l’ensemble des partis politiques représentés à l’Assemblée national, à l’exception là encore du RN et de LFI. Il les appelle à “prendre leurs responsabilités pour dégager une majorité large”. Dans un entretien au Point, le fidèle d’Édouard Philippe estime qu’il ne faut “pas rester dans une logique de blocs qui s’affrontent et affirment qu’ils appliqueront leur programme, rien que leur programme”.
Un pari sur la durée de vie à Matignon
Enfin, dès lundi, Lucie Castets, la candidate choisie par le Nouveau front populaire au poste de Premier ministre, avait lancé les hostilités en mettant la pression sur Emmanuel Macron. Elle a adressé une lettre à l’ensemble des parlementaires, à l’exception des élus RN. Tout en réaffirmant les objectifs définis par les différents partenaires de la coalition NFP dans le cadre d’un gouvernement, elle affirme une sorte de méthode pour mener à bien cette mission.
“Les électeurs et les électrices ont […] placé le Nouveau Front populaire en tête au second tour des élections législatives et en ont fait la première force politique à l’Assemblée nationale. C’est à ce titre qu’il est attendu du président de la République qu’il nomme un gouvernement de Front populaire”, explique-t-elle.
Quelle stratégie pour Emmanuel Macron ?
Pour elle, le futur gouvernement “devra en premier lieu tenir compte du fait que la majorité sur laquelle il s’appuie n’est que relative et qu’il lui sera dès lors nécessaire de convaincre au-delà des rangs du Nouveau Front populaire pour construire des majorités parlementaires”.
Spéculations autour d’une annonce
Ces derniers jours, alors même que les Jeux Olympiques battaient leur plein, les spéculations allaient bon train sur la date de l’annonce, par Emmanuel Macron, du nom du futur Premier ministre. Certains avançaient la date du 15 août, d’autres celle du 25 août. Avec, à chaque fois, les arguments censés être suffisamment solides pour être crédibles. Quoi qu’il en soit, bien malin est celui qui peut lire dans la tête du Président de la République. Lui, le maître des horloges, comme bien d’autres avant lui (à commencer par un certain François Mitterrand), n’en a que faire des mises en demeure des uns et des appels des autres.
Il reste m’internant à Emmanuel Macron à proposer à la personnalité choisie de former le futur gouvernement. Il semble peu probable que les agitations de ces derniers jours, une fois les lampions des JO éteints, puissent influencer son choix. Même si les noms de potentiels “élus” à la fonction de Premier ministre ne manquent pas, difficile de parier sur leur durée de vie à Matignon.