Coca-Cola, champion olympique des microplastiques ? C’est ce qu’affirme non sans ironie Agir pour l’environnement alors que l’ONG publie jeudi 22 août un rapport révélant la trace de dizaines de particules de plastiques à l’échelle micro et nanométrique dans les bouteilles au logo rouge du géant américain, partenaire officiel des Jeux olympiques et paralympiques de Paris. Coca-cola s’était pour l’occasion engagé sur la réduction de plastiques à usage unique durant la période des jeux…
Or, le rapport met en évidence l’identification par les chercheurs de six sortes de plastiques dans des bouteilles de Coca-Cola et de Schweppes, marque exploitée dans plus de 150 pays par The Coca-Cola Company. Les deux laboratoires spécialisés à l’origine de la découverte ont constaté que la présence de ces micros et nanoparticules augmente lorsque le consommateur ouvre la bouteille à plusieurs reprises. Stephen Kerckhove, le directeur général de l’association, précise que quand on ouvre la bouteille une vingtaine de fois, « il y a 46 fragments de plastique par litre de Coca et 62 par litre de Schweppes ».
Des plastiques non déclarés
Déjà, en juillet 2022, Agir pour l’environnement avait mis en évidence la présence de microplastiques dans 7 bouteilles d’eau sur les 9 les plus vendues en France. Cette fois, elle a d’abord découvert la présence de six plastifiants différents dans des bouteilles de 1 litre de Coca-Cola Original et de 1,5 litre de Schweppes Indian Tonic.
Avec un menu une bonne dose de polyéthylène (PE), mais aussi du polyéthylène téréphtalate (PET) et du polychlorure de vinyle (PVC), ou encore en moindres quantités du polyamide (PA), du polypropylène (PP) et du polyuréthane (PU). « Il nous a paru étonnant d’identifier 6 polymères différents alors que les fabricants ne déclarent que 2 polymères en contact avec la boisson : du PE pour le bouchon et du PET pour la bouteille », relève l’association.
« Nous nous portons garants de la sécurité de nos produits », a immédiatement réagi Coca-Cola, estimant que d’après les agences sanitaires, « il n’existe aujourd’hui aucune preuve scientifique suggérant que l’ingestion de particules de plastique est préoccupante pour la santé humaine ». Même son de cloche pour le syndicat des boissons sans alcool – auquel adhère Suntory Beverage & Food France, exploitant de Schweppes qui affirme que « s’il n’existe actuellement aucune méthode de test ou de mesure normalisée pour les microplastiques de taille nanométrique, le secteur suit de près l’évolution de la science ».
Les résultats transmis à Direction générale de la santé et l’Anses
« Ces dernières années, des études ont mis en évidence la présence de microplastiques dans le corps humain et notamment dans le placenta, le lait maternel, le système digestif ou encore le sang », rétorque Agir pour l’environnement qui rappelle au passage que le plastique des bouteilles, c’est à la fois un risque pour la santé humaine, mais aussi une menace pour la biodiversité et la lutte contre le réchauffement climatique. Dans un article paru en avril dans la revue Science Advances, une équipe internationale de chercheurs confirmait que Coca-Cola était la marque qui générait le plus de déchets plastiques dans l’environnement au monde.
Agir pour l’environnement, qui a transmis les résultats de cette étude à la Direction générale de la santé et l’Anses, l’agence nationale de sécurité sanitaire, souhaite que les institutions prennent des mesures utiles et indispensables afin de mettre un terme à cette contamination.
Car il est inacceptable, selon elle, que les consommateurs boivent sans le savoir des microplastiques. L’association agit pour un « zéro microplastique dans la chaîne alimentaire ». Elle milite pour une « évaluation des effets sanitaires » et réclame « la diligence d’une enquête ». Il est primordial, selon elle, de « définir une norme maximale », de « faire la transparence via une étiquette lisible » et « d’interdire la disposition à titre gracieux ». L’ONG estime qu’une meilleure prise en compte du potentiel toxique des microparticules serait nécessaire pour appréhender leur impact.
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