Pour bon nombre de Français, dissoudre l’Assemblée nationale le soir des élections européennes reste une décision incompréhensible du président de la République. Selon une enquête électorale Ipsos pour la Fondation Jean Jaurès, le centre de recherches politiques de Sciences Po, l’Institut Montaigne et le journal Le Monde, 67 % d’entre eux considèrent que la dissolution engendre des conséquences graves et « négatives pour la France ».
Publiée dans le Monde, cette enquête a été réalisée lors de la trêve olympique et les sondés (11 204 personnes ont été interrogées) sont unanimes : peu importe leur orientation politique, le climat de défiance est généralisé. 51 % se prononcent en faveur de la démission du chef de l’État. Parmi les personnalités politiques les plus détestées des Français, Emmanuel Macron arrive en tête, loin devant tous les autres, y compris de Jean-Luc Mélenchon qui s’attire pourtant les foudres de l’opinion publique selon l’enquête.
73 % ne font plus confiance à l’Hémicycle
Par ailleurs, 73 % des répondants pensent que le chef de l’État devrait se cantonner à « un rôle d’arbitre neutre » afin d’améliorer les échanges et négociations avec l’ensemble des partis. Même du côté des sympathisants Ensemble, la rengaine est identique : 63 % d’entre eux y sont favorables.
65 % des sondés estiment également que ne pas avoir de majorité absolue est mauvais pour le pays. Lorsqu’on se penche sur l’enquête de 2022, 70 % pensaient qu’une majorité relative à l’Assemblée était bénéfique. Entre une absence de premier ministre et de gouvernement, les députés qui changent à nouveau et le président n’en faisant qu’à sa tête, la situation a radicalement évolué.
Du côté de l’Assemblée nationale, les chiffres sont affolants. À l’issue des élections législatives anticipées de juin et juillet dernier, 73 % des Français ne font plus confiance à l’Hémicycle. À droite comme à gauche, le lien se brise. Par exemple, seuls 59 % des électeurs de la France insoumise leur font confiance, contre, 50 % pour Les Écologistes et 43 % pour le Parti socialiste.
Par ailleurs, les sympathisants du Nouveau Front populaire (NFP) sont ceux pour lesquels le vote a été le moins difficile : deux tiers des électeurs ne regrettent pas son choix pour faire barrage au Rassemblement national au second tour, contre 54 % des électeurs de la coalition présidentielle.
Pour l’heure, un gouvernement NFP est souhaité uniquement par 47 % des sondés. Fait encore plus déroutant : « Une alliance d’Ensemble avec le NFP, avec ou sans LFI, n’est pas plus populaire. » En d’autres termes, comme l’explique le quotidien, tous les sondés sont en faveur d’une coalition, mais à l’unique condition que ce soit son propre parti politique qui l’emporte.
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