Plus besoin de penser à ses papiers avant de prendre le volant. Depuis le 14 février, quiconque le souhaite peut entreprendre une demande de dématérialisation de son permis de conduire. Pour la première fois, il sera possible d’enfreindre le code de la route pour utiliser son smartphone au volant, bien sûr uniquement lors des contrôles routiers.
« Nous serons le cinquième pays européen à avoir un permis dématérialisé », s’est félicité Gérald Darmanin lors de son annonce à l’Agence nationale des titres sécurisés (ANTS). En mai dernier, la dématérialisation des permis de conduire a été testée dans trois départements français : le Rhône, les Hauts-de-Seine et l’Eure-et-Loir. Test réussi puisque Gérald Darmanin a présenté ce 14 février, à l’ANTS, le dispositif qui rendra possible la dématérialisation du permis de conduire à l’ensemble de la France.
Pour détenir son permis dématérialisé sur son smartphone, une condition : posséder une carte d’Identité numérique. Le permis de conduire dématérialisé se trouvera sur l’application France Identité dans l’onglet « Portefeuille ». Application d’ores et déjà disponible sur Android ou IOS, développée par l’Agence nationale des titres sécurisés (ANTS).
Vers un portefeuille d’identité dématérialisé ?
L’intégration du permis de conduire est la deuxième pierre à l’édifice d’un portefeuille d’identité numérique européen interopérable, après la carte nationale d’identité électronique (CNIe). Suite à au lancement de l’application TousAntiCovid, le ministre de l’Intérieur a décidé en mai dernier, par un décret, de mettre en place l’application France Identité.
Le but : faciliter les tâches administratives, comme les procurations de vote par exemple. Le permis de conduire n’est donc qu’un pas supplémentaire dans la numérisation de l’administratif, alors que les impôts, les banques en ligne ou les services médicaux se numérisent ces dernières années. La prochaine étape : la carte grise et l’attestation d’assurance.
Cette dématérialisation du papier dans l’administratif s’inscrit dans la loi d’orientation et de programmation du ministère de l’intérieur (Lopmi), qui vise à une transformation numérique de la société, et a débloqué pour ce faire des moyens élevés : 7 milliards d’euros et 450 emplois supplémentaires dédiés.
Toutefois, il n’y a « aucune d’obligation à passer au numérique », a précisé Gérald Darmanin dans son annonce du 14 février. Avant d’ajouter que « le physique et le digital vont coexister ». Le ministre de l’Intérieur a promis que les automobilistes auront toujours la possibilité d’utiliser leur permis physique. De quoi rassurer, pour un temps, les anti-smartphones et les victimes des fractures socio-économiques imposées par le numérique. En 2021, 97 % des 18-39 ans possédait un smartphone, contre 56 % des plus de 70 ans, selon l’Insee.