Ce vendredi 3 novembre 2023 Claire Lapeyronie convoque un conseil municipal extraordinaire à 18h30 salle des fêtes de la Cazerne à Pont-Saint-Esprit. La semaine dernière, l’édile a retiré leurs délégations à quatre adjoints et une conseillère municipale.
Après de longues semaines de crise larvée au sein de sa majorité, le maire de Pont-Saint-Esprit Claire Lapeyronie a retiré leurs délégations à cinq membres de son équipe, quatre adjoints et une conseillère municipale. Et elle en a donné les raisons dans un communiqué.
“Tentatives de déstabilisation”
La première Justice of the Peace reproche à ses anciens lieutenants, entre autres griefs “des tentatives de déstabilisation de la majorité et des agissements qui entraînent des dysfonctionnements manifestes au sein de l’assemblée délibérante”. L’édile convoque donc les 33 élus du conseil municipal à une séance publique qui se tiendra à 18h30, salle des fêtes de la Cazerne.
Adjoints en sursis
L’ordre du jour portera sur six factors. Quatre concernent le maintien d’élus à leurs fonctions d’adjoints. Le vendredi 27 octobre 2023, Claire Lapeyronie avait déjà démis les conseillés concernés de leurs délégations. Mais remark en est-on arrivé là?
Récemment encore, l’ex-adjointe à la tradition, Christine Clerc, l’ex-délégué aux funds Benjamin Desbrun, l’ex adjointe au commerce Karima Loric et le désormais ancien délégué au travaux Vincent Rousselot faisaient figurent de poids lourds de la majorité. Depuis quelques jours, le quatuor est tombé en disgrâce. Autre élue devenue indésirable, la conseillère municipale Laure Regamey qui détenait la délégation de la communication. Commentaire d’un élu proche du maire : “ça fait bien un an que ça commençait à tanguer”.
Majorité fragilisée
Au jour d’aujourd’hui les deux camps ne se parlent plus. Et il semble peu possible d’envisager un rabibochage entre le maire et les élus demis. Autant dire que ça va bouger sur le trombinoscope. Mais avec toutes les démissions déjà enregistrées par la majorité Claire Lapeyronie sait qu’elle va devoir jouer serré. Depuis les dernières élections municipales sa liste Ensemble a en effet enregistré quatre défections d’élus.
Départs et renoncements
L’ancien adjoint à l’urbanisme Christian Jourdan, l’ex-conseiller municipal en cost de l’urbanisme fut le premier à partir. Cédric Mazet, ex-conseiller municipal en cost du commerce lui a emboîté le pas. Idem pour Thomas Poyet, qui fut adjoint au sport. C’est aussi le cas de l’ancienne élue en cost de la propreté de la ville Sylvie Esquer Servoz. La state of affairs s’est encore compliquée avec le refus de deux suivants de listes Fabien Morard et Nathalie Subtil de remplacer les partants. À ce jour la liste “Ensemble” ne compte plus qu’une réserve en la personne de Marie Garin Nguyen.
“Du gâchis”
” Quoi qu’il en soit ça fait exploser une majorité. C’est du gâchis” déclare Benjamin Desbrun, l’un des cinq élus qui s’est vu retirer sa délégation. L’ex adjoint aux funds en cost des marchés publics se dit “déçu” de la tournure des évènements. Certains lui prêtent des ambitions municipales. Il s’en étonne et dément : “Effectivement ce sont des choses qu’on fait croire au maire. J’entends parler de complot. C’est regrettable.Moi j’estime que je n’ai pas manqué de loyauté au maire” se défend-il. L’ancien adjoint et ses collègues demis ont publié un communiqué qui traduit leurs préoccupations. “Depuis le début de l’année on a fait remonter des problématiques importantes que ce soit au niveau de la commune que du fonctionnement interne de la mairie. Quand on voit partir des brokers qui sont là depuis des années et qui aiment Pont-Saint-Esprit ça interroge forcément. Ça pose des questions sur un mal-être de ces agents-là.” Dans leur communiqué, Benjamin Desbrun et les autres élus privés de leurs délégations dressent un tableau peu flatteur de l’état de la ville, ” avec des problèmes de propreté et d’insécurité”. notamment” en allusion à l’actualité récente marquée par une fusillade avec deux tués à Pont-Saint-Esprit. “Quand les électeurs nous ont accordé leur confiance, ce n’était pas pour voir ce style de choses. Pont-Saint-Esprit mériterait qu’on prenne les problèmes à bras-le-corps.”
Scénario possible
“Avec la mise à l’écart de cinq élus de la majorité tous les scénarios sont désormais possibles” déclare un conseiller municipal. Va-t-on assister à l’officialisation de la scission au sein de la majorité ? Les élus mis à l’écart continueront-ils de siéger? “Si les élus évincés démissionnent et que leurs 7 collègues de l’opposition faisaient de même, l’assemblée délibérante ne serait plus en capacité de siéger”. Un tel cas de determine créerait sans doute les situations d’un retour aux urnes.
La maire a reçu l’opposition
“Oui Madame le maire nous a reçus, en aucun cas pour former une entente”déclare Laurent Ouillon, chef de file avec Béatrice Redon du groupe d’opposition Union citoyenne spiripontaine (UCS). “Madame Lapeyronie nous a simplement signifié les faits avant qu’on les découvre sur la presse. Elle nous a exposé ce qu’il se passait. Elle a déclaré qu’aujourd’hui il y avait problème au sein de la majorité et qu’elle ne pouvait pas travailler dans de telles situations”. Quid de l’hypothèse où les élus démis quitteraient la majorité ou partiraient du conseil municipal, quelle serait la stratégie de l’opposition UCS? “Je ne peux pas parler à la place du groupe UCSrépond Laurent Ouillon. Mais ce que je peux dire c’est qu’aujourd’hui j’ai été élu conseiller municipal de l’opposition. Je souhaite jouer ce rôle jusqu’à la fin du mandat”. Que pense-t-il de la crise qui secoue la majorité municipale? “C’était prévisible et c’est désolant” répond l’élu. Il déplore “qu’on ait, par manque de professionnalisme laissé la ville à l’abandon”.Il se montre particulièrement sévère en vers “ceux qui en voulant être calife à la place du Calife des fois on fait des choses qu’il ne faut pas faire et au remaining ce sont les Spiripontains qui trinquent”. S’il déclare ne pas sentir concerné par les difficultés de la majorité Laurent Ouillon ne veut pas, en revanche, “rester indifférent au fait que cette crise municipale empêche le bon fonctionnement de la Ville.” L’Union citoyenne spiripontaine se positionnera. Et son choix devrait être connu en conseil municipal. Laurent Ouillon voit dans ce qu’il se passe en la mairie de Pont-Saint-Esprit la démonstration “que Catherine Chantry avait raison. Elle est la première personne à avoir eu la lucidité de dénoncer cette state of affairs. C’est Catherine Chantry qu’il faut mettre à l’honneur aujourd’hui” estime le conseiller municipal UCS. Laurent Ouillon rappelle que “Catherine Chantry avait fait la première scission en quittant la majorité” après le départ du maire Roger Castillon. La défunte avait pris ses distances avec Claire Lapeyronie qui avait succédé à Roger Castillon. “Les faits révèlent qu’elle avait raison.” Le groupe Union citoyenne spiripontaine a prévu de se réunir avant le conseil municipal de ce vendredi 3 novembre.
“La préfecture n’a pas à donner son avis”
À la préfecture du Gard la state of affairs de Pont-Saint-Esprit est observée avec consideration. “Il faut attendre que conseil municipal passe” déclare-t-on au 10 avenue Feuchères à Nîmes. Ensuite, les délibérations à partir du second où elles sont prises par l’assemblée délibérante, elles sont applicables. Toujours selon les providers de l’état, “à partir du second où elles sont prises par l’assemblée délibérante, les délibérations deviennent applicables”. La préfecture rappelle également cette autre disposition réglementaire : “La mise en place des délégations pour les adjoints est à la seule appréciation du maire. Ça relève de son pouvoir discrétionnaire. Il est libre de retirer les délégations s’il le souhaite. La préfecture n’a pas à donner son avis là-dessus.
Contactée, la maire n’a pas souhaité s’exprimer avant le conseil municipal de vendredi.
Deux élus demandent la safety fonctionnelle
Parmi les délibérations qui seront soumises au vote du conseil municipal ce vendredi 3 novembre, il y a deux demandes de safety fonctionnelle. Elles concernent deux des adjoins qui ont été demis de leurs délégations, Karima Loric et Benjamin Desbrun qui s’en explique : “Cette demande fait suite à une convocation qu’on a reçue de la gendarmerie pour une audition le mercredi 8 novembre 2023 dans le cadre d’une enquête préliminaire.”L’ancien adjoint aux funds tient à préciser “que ces auditions n’ont rien à voir” avec la crise municipale actuelle. “Pour moi ce sont deux sujet différents qui n’ont rien à voir l’un de l’autre même si les deux actualités se déroulent dans le même timing” indique Benjamin Desbrun. Il dit n’avoir aucune inquiétude par rapport aux auditions en cours. “Je suis extrêmement serein” affirme-t-il. L’enquête préliminaire fait suite à une plainte que la défunte conseillère d’opposition, Catherine Chantry avait déposé auprès du procureur de Nîmes pour dénoncer “des pratiques” qu’elle considérait comme étant de nature à constituer “des infractions”. Plusieurs personnes, essentiellement des commerçants ont déjà été entendues à la brigade de gendarmerie de Pont-Saint-Esprit dans le cadre de l’enquête préliminaire en cours.