L’ivraie ne pousserait donc pas que dans les champs. À moins d’un mois du début des vendanges dans le Grand Est, les 120 000 saisonniers qui investissent annuellement la région pour récolter des raisins auront la surprise de voir leurs droits légèrement modifiés pour cette nouvelle saison. La faute à une mauvaise herbe semée par le ministre de l’Agriculture et de la Souveraineté alimentaire Marc Fesneau et Catherine Vautrin, ministre du Travail, de la Santé et des Solidarités.
L’affaire remonte aux élections législatives anticipées. Alors que le camp macroniste sort défait du scrutin, le gouvernement alors contraint à la démission, jette ses dernières peaux de bananes : il a fait paraître, le 10 juillet, un décret permettant aux vignerons de supprimer le repos hebdomadaire de leurs salariés lors de certaines activités agricoles.
Dans le détail, le texte stipule que cette suspension ne s’applique qu’aux « récoltes réalisées manuellement, en application d’un cahier des charges lié à une appellation d’origine contrôlée (AOC) ou à une indication géographique protégée (IGP) ». Les vins tels que les 363 AOC, dont les raisins sont recueillis à la main, sont notamment concernés. Et cette suppression ne peut se justifier qu’une « fois au plus sur une période de trente jours ».