Le droit international sera, avec les Ukrainiens, la première victime des négociations qui se tiennent à distance entre les hommes forts des États-Unis et de la Russie, Donald Trump et Vladimir Poutine. Pour la première fois depuis 1945, un pays, la Russie, pourrait se voir attribué des territoires conquis par la force, ceux de l’Ukraine. Soit par une annexion simple, soit en instaurant une situation de conflit gelé.
Après le prix du sang de dizaines de milliers de victimes, les négociations se tiennent dans le dos des principaux concernés, les Ukrainiens, au mépris du droit des peuples à disposer d’eux-mêmes. C’est le fruit de l’échec de la contre-offensive militaire de 2023. C’est aussi et surtout le fruit amer de l’échec des négociations avant le début du conflit, en février 2022.
Car le refus de l’extrême droite au pouvoir en Russie de voir Kiev quitter son orbite a été précédé d’un autre coup de force, celui de l’extension sans fin de l’Otan à l’Est. Les Occidentaux croyaient en la fin de l’histoire. Au préjudice du principe selon lequel un pays ne peut assurer sa sécurité au détriment d’un autre, en l’occurrence la Russie.
Quand l’Otan s’est prononcée pour l’adhésion, à terme, de l’Ukraine, Nicolas Sarkozy et Angela Merkel s’y étaient opposés, y voyant un risque, prémonitoire, de dégradation des relations avec la Russie. Désireux de mettre fin au financement de l’armée ukrainienne, Donald Trump a décrété : l’Ukraine ne rentrera pas dans l’Otan. Une guerre pour rien.
Alors que s’ouvrent des négociations, que s’écrit l’histoire sur leur propre continent, les pays européens restent sur le bord de la route. Pour avoir confié leur défense à l’Otan, ils ont été incapables de fournir Kiev en équipement militaire. Pour avoir été suivistes des États-Unis, ceux qui s’y sont essayés, comme Emmanuel Macron, ont été incapables de jouer tout rôle de médiateur entre Kiev et Moscou.
À jouer la carte des sanctions sur le gaz russe, l’UE s’est affaiblie économiquement. À participer à des aventures militaires au Moyen-Orient ou en Afrique, à soutenir Tel-Aviv, les Européens peinent à convaincre qu’ils défendent le droit international.
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