Un « mépris pour les salariés ». C’est en ces termes que Philippe Cothenet (CGT) dénonce la proposition faite par la délégation patronale de la filière du champagne à l’ouverture des négociations annuelles obligatoires (NAO), le 28 janvier dernier.
Au premier jour des réunions à Reims (Marne), les employeurs ont proposé une augmentation salariale d’à peine 1,1 %. L’intersyndicale CGT, CFDT et FO a refusé de signer l’accord, exigeant une augmentation de 3,13 %, puis de 2,4 %, alignant leurs revendications avec les préconisations du Conseil national des vins et spiritueux (CNVS).
Loin de la très timide proposition des patrons, le secteur du champagne est pourtant dans une forme pétillante avec, en 2024, 270 millions de bouteilles vendues et un chiffre d’affaires de 5,8 milliards d’euros. Malgré ce contexte, « les travailleurs sont oubliés et de plus en plus précarisés », martèle Philippe Cothenet.
Multiplication des actions ponctuelles
Les NAO du champagne ont révélé de profondes fractures dans le monde des bulles. « Après plusieurs années à être confrontée au mépris envers les revendications légitimes des travailleurs et à l’absence de véritables négociations, l’intersyndicale a décidé de suspendre le dialogue social et de renforcer sa mobilisation », écrivait la CGT champagne, le 26 février.
« En dernière proposition de l’Union des maisons de champagne, on nous a proposé 1,5 % de revalorisation, ce qui est encore en deçà de nos exigences », estime Philippe Cothenet. En réaction à l’offre jugée indigne, des grèves ont eu lieu sur les sites de Moët & Chandon, le 8 avril, et de Canard-Duchêne, où les salariés, depuis le 7 avril, multiplient les actions ponctuelles.
« Les mobilisations s’enchaînent car on retrouve des tensions salariales dans de nombreuses maisons », continue le secrétaire général adjoint de la CGT champagne. Cette stratégie patronale n’est pas sans conséquence : « On dévalorise le métier par des minorations de salaire, ce qui décourage la main-d’œuvre locale. On souffre de plus en plus et on se retrouve souvent en invalidité ou cassé à 50 ans passés », assure Philippe Cothenet.
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