Des flots de messages homophobes et antisémites sur les réseaux sociaux. C’est ce dont Thomas Jolly, directeur artistique des Jeux olympiques de Paris 2024, avait été la cible après la cérémonie d’ouverture spectaculaire des Jeux Olympiques de Paris 2024. Mercredi 5 mars, six hommes et une femme âgés de 22 à 79 ans ont comparu au tribunal correctionnel de Paris pour « menaces de mort réitérées, cyberharcèlement et injures aggravées en raison de l’orientation sexuelle ou de l’appartenance vraie ou supposée à une religion ». Le ministère public a requis des peines allant de 3 à 8 mois de prison avec sursis à l’encontre de ces sept hommes et femme âgés de 22 à 79 ans.
La plainte déposée par Thomas Jolly remonte au 31 juillet dernier. Le parquet précise que le directeur artistique avait affirmé « être la cible, sur les réseaux sociaux, de menaces et d’injures à caractère homophone ou antisémite ». Une source proche du dossier avait pointé du doigt le caractère « inquiétant » de certains accusés, décrivant l’un d’eux comme un « professionnel de la haine ». D’après une information de nos confrères du Midi Libre, le plus jeune mis en cause, Antoine Colavota, âgé de 22 ans, était candidat suppléant Reconquête !, le parti d’Éric Zemmour, aux dernières législatives dans la 5e circonscription de l’Hérault. Mais difficile d’en savoir plus : les membres du parti, de leur côté, assurent « ne pas le connaître ».
La DJ Barbara Butch, elle aussi victime de cyberharcèlement
Thomas Jolly n’est pas le seul à avoir subi la haine viscérale exprimée par les internautes conservateurs : la DJ Barbara Butch, militante féministe et lesbienne mais aussi effigie du tableau intitulé « Festivité », fut la cible de nombreux commentaires haineux et discriminants. Le tableau en question représentait un groupe attablé, avec plusieurs drag-queens célèbres et Barbara Butch au centre, immédiatement interprété pendant la diffusion de la cérémonie par un grand nombre de téléspectateurs comme une parodie de la Cène, le dernier repas de Jésus avec ses apôtres, peint par Léonard de Vinci.
La DJ avait déposé plainte le 30 juillet, au lendemain d’un message sur Instagram où elle disait avoir été « la cible d’un énième cyberharcèlement » , qu’elle qualifiait de « particulièrement violent ». Maître Audrey Msellati, avocate de Barbara Butch, déclarait en décembre dernier pour nos confrères de L’Équipe : « Ceux qui s’en prennent à Barbara Butch le font car ils ne supportent pas qu’elle puisse représenter la France, parce que c’est une femme, lesbienne, grosse, juive… ». Trois personnes seront jugées le 25 septembre 2025 à Paris, pour « cyberharcèlement et menace de crimes et délits », et risquent deux ans d’emprisonnement.
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