L’ONG de protection des animaux, Cruelty Free Europe, exhorte la nouvelle Commission européenne d’Ursula von der Leyen à accélérer ses plans visant à éliminer progressivement les tests sur les animaux après la publication des statistiques pour 2021 et 2022 qui ont montré que les progrès dans la réduction du nombre d’animaux utilisés dans la science dans l’Union européenne ont stagné.
Cruelty Free Europe se réjouit toutefois de constater une diminution significative du recours aux animaux dans les tests réglementaires (tests prouvant la sécurité et l’efficacité des produits de consommation), ce qui est probablement dû à une augmentation de l’adoption de méthodes de test approuvées ne faisant pas appel aux animaux. Cela a conduit à une diminution de 21 % du recours aux animaux dans les tests réglementaires depuis 2020.
Statistiques de la Commission européenne[1] montrent qu’il y a eu 9,34 millions de tests sur les animaux dans l’UE et en Norvège en 2022. Il s’agit d’une diminution de 8 % de 2021 à 2022, mais le nombre de tests a également augmenté de 7 % depuis 2020.
Avec 2,13 millions de tests sur des animaux, la France est le pays de l’UE qui a réalisé le plus de tests en 2022, soit une hausse de 29 % par rapport à 2020. L’Allemagne a réalisé 1,73 million de tests et la Norvège 1,41 million (dont 95 % sur des poissons). L’Espagne a réalisé 1,12 million de tests sur des animaux, soit une hausse de 53 % par rapport à 2020.
Ces quatre premiers pays ont représenté 68 % du nombre total de tests impliquant des animaux dans l’UE en 2022.
On a observé une légère diminution du nombre de tests ayant causé des « souffrances graves » entre 2020 et 2022, mais une augmentation significative de 19 % du nombre de tests ayant causé des souffrances modérées (le deuxième niveau de douleur le plus élevé), pour atteindre plus de 3,71 millions. Dans l’ensemble, le nombre de tests ayant causé des souffrances modérées ou graves aux animaux concernés s’élevait à 49 %.
Entre 2020 et 2022, on a observé une augmentation des usages de :
Chiens – en hausse de 2 % à 14 395 Singes – en hausse de 5 % à 7 658 Chevaux, ânes et croisements – en hausse de 5 % à 5 098 Lapins – en hausse de 8 % à 378 133 Chèvres – en hausse de 69 % à 2 680 Porcs – en hausse de 18 % à 89 687 Reptiles – en hausse de 74 % à 5 937 Céphalopodes (par exemple, calmars et poulpes) – en hausse de 65 % à 2 694
On a également constaté une diminution de l’utilisation de :
Chats – en baisse de 15 % à 3 383 Furets – en baisse de 27 % à 941 Cochons d’Inde – en baisse de 23 % à 86 192 Moutons – en baisse de 12 % à 17 542
Il y a eu une diminution de certains tests inclus dans la liste RAT (Remplacer les tests sur les animaux)[2]créée par le fondateur de Cruelty Free Europe, Cruelty Free International – une liste de tests réglementaires qui ont accepté et fiable des substituts non animaux et qui pourraient être supprimés immédiatement. Par exemple, le nombre de tests d’irritation cutanée et oculaire, de sensibilisation cutanée et de pyrogénicité a diminué en 2022, mais s’élève toujours à plus de 55 000. Il est choquant de constater une augmentation de 18 % (à 49 309 procédures) du recours à la méthode cruelle et archaïque de l’ascite pour produire des anticorps, un test qui provoque le niveau de souffrance le plus élevé.
La Commission européenne, en réponse à l’initiative citoyenne européenne 2020 de Cruelty Free Europe, « Sauvons les cosmétiques sans cruauté – Engageons-nous pour une Europe sans expérimentation animale »[4]a promis l’année dernière d’élaborer une feuille de route pour éliminer progressivement les tests sur les animaux pour les évaluations de sécurité chimique [3]Le mois dernier, en partenariat avec un groupe d’ONG de protection animale, Cruelty Free Europe a organisé une réunion avec les principales parties prenantes de toute l’Union européenne, étape cruciale vers la création d’une feuille de route pour mettre fin aux tests sur les animaux en Europe.
Dylan Underhill, responsable des affaires publiques de Cruelty Free Europe, a déclaré : « Ces nouvelles statistiques montrent à quel point il est important pour la Commission européenne de poursuivre et d’accélérer ses travaux visant à mettre fin aux tests sur les animaux en Europe. Alors que nous entrons dans un nouveau cycle politique au sein de l’Union européenne, il est absolument vital que nous nous appuyions sur le travail déjà accompli et que nous redoublions d’efforts pour accélérer les progrès. Nous exhortons la présidente de la Commission à insister auprès de ses nouveaux commissaires sur l’importance de la mission visant à éliminer progressivement les tests sur les animaux, et nous les appellerons tous à faire de cette question une priorité commune.
« Les 1,2 million de personnes qui ont signé notre initiative citoyenne européenne ont illustré la force des sentiments qui existent sur cette question, et nous sommes prêts à aider la Commission européenne à prendre les mesures audacieuses dont nous avons besoin pour refléter l’opinion publique. Sans cela, nous serons condamnés à un cycle sans fin de stagnation et de petites réductions, alors que ce dont nous avons besoin, c’est d’un changement transformateur. »