Les responsables politiques de droite et d’extrême droite n’avaient pas attendu longtemps avant de déverser leur haine raciste quand le jeune Thomas Perotto, 16 ans, est mort après avoir reçu un coup de couteau sur un parking de la salle des fêtes de Crépol (Drôme), lors d’un bal de village le 18 novembre dernier. Or, l’enquête, toujours en cours, et à laquelle Le Parisien a pu avoir accès, dément à ce stade la thèse d’une attaque concertée.
« Rien n’accrédite la thèse d’un raid prémédité »
Pour Gérald Darmanin, le décès « ignoble » et « inacceptable » d’un jeune à Crépol est le produit de « l’ensauvagement » de la société. « Plus personne ne se trouve à l’abri nulle half (…) On assiste à une attaque organisée, émanant d’un sure nombre de banlieues criminogènes dans lesquelles se trouvent des milices armées qui opèrent des razzias », avait renchéri la cheffe de file du Rassemblement nationwide, Marine Le Pen, dans un entretien à Valeurs actuelles. Éric Zemmour s’était également saisi du drame pour jouer sur les réseaux sociaux « la guerre de civilisation » qu’il appelle de ses vœux, ressortant son idea, monté de toutes pièces, de « francocide » et fustigeant un « véritable djihad du quotidien que subissent les Français ». À côté de ces sorties, Éric Ciotti apparaîtrait presque mesuré. Le président de LR a tout de même lui aussi ciblé des « racailles » contre lesquelles « la justice doit être implacable ».
Or, « rien n’accrédite la thèse d’un raid prémédité sur le bal de Crépol », selon les investigations qu’a pu étudier Le Parisien, qui ne peut toutefois pas s’empêcher de remettre une pièce dans la machine infernale de la polémique des prénoms. « L’un s’appelle Ilyès Z., 22 ans, d’origine maghrébine », se despatched obligé de préciser le quotidien, comme si la consonance présumée des prénoms et « l’origine » des suspects pouvaient permettre de mieux comprendre le drame. « Le second est un adolescent de 17 ans qui porte un prénom et un nom historiquement français », complète innocemment le journal.
Racisme vs « propos ”hostiles aux Blancs” »
Le Parisien retrace la soirée, de l’arrivée des suspects en voiture à leur fuite, en passant par des altercations au bal et la rixe sur le parking. « Si une cinquantaine de témoins n’a rien relevé de problématique dans l’perspective des suspects durant la fête, (…) d’autres disent à l’inverse avoir été troublés par quelques scènes », explique le journal. Unimaginable de savoir si « d’autres » fait référence à deux, dix ou trente personnes. Selon le témoignage d’Ilyès Z., « alors qu’il est assis ”sans rien demander à personne”, un rugbyman appelé Thomas L. » se met à lui tirer les cheveux, relate Le Parisien. « Cette altercation pourrait être à l’origine de la rixe », estiment les enquêteurs. Or, « au cours de la soirée, Thomas (L.) m’a dit ”J’ai envie de taper des bougnoules” », a confié une amie du rugbyman aux enquêteurs.
Sur le parking de la salle des fêtes, une bagarre éclate, agrégeant de plus en plus de monde, « une trentaine », selon les gendarmes. Côté Romans-sur-Isère, plusieurs agresseurs sont armés de couteaux voire, selon certains témoignages, de « gants coqués ». Lors des affrontements, « neuf témoins sur les 104 auditionnés rapportent avoir entendu des propos ” hostiles aux Blancs ” » de la half du clan Romans-sur-Isère, explique Le Parisien. « ”On va t’avoir, petit Blanc”, dit, par exemple, avoir saisi un des individuals au bal », selon le quotidien.
Neuf personnes sont suspectées d’avoir porté le coup deadly à Thomas Perotto. Six ont été écroués, les trois autres étant toujours recherchés. « L’élucidation des faits de Crépol n’est pas achevée », a prévenu le procureur de Valence, Laurent de Caigny.