Un ministre des Finances qui souffle le chaud et le froid, à la veille d’une conférence des finances publiques convoquée par le chef du gouvernement : cela ressemble à s’y méprendre aux signes avant-coureurs d’un nouveau tour de vis budgétaire.
Après avoir claironné qu’il n’y aurait ni hausse d’impôts ni coup de rabot supplémentaire cette année, malgré la dégradation économique attendue, Éric Lombard prend les devants pour 2026, en annonçant une possible future coupe de 40 milliards d’euros. Autant de moins pour le social, les services publics, la santé… En attendant de revenir plus tard sur sa promesse pour 2025, histoire de préparer doucement les esprits à une cure d’austérité qui ne dit pas son nom ?
Reculer pour mieux sauter semble être devenu la devise de l’exécutif, soucieux d’éviter une nouvelle motion de censure à l’Assemblée nationale, où il demeure plus que jamais minoritaire. Alors que la rumeur enfle d’un prochain renversement du gouvernement, celui-ci louvoie pour contourner à tout prix l’écueil d’une loi de finances rectificative qui fournirait l’occasion de le faire tomber. François Bayrou gagne du temps en convoquant, mardi 15 avril, ministres, parlementaires et administrations publiques, à la recherche d’hypothétiques marges de manœuvre.
La seule chose claire à ce stade, c’est que le gouvernement ne joue pas cartes sur table. L’annonce d’une probable saignée l’an prochain par Éric Lombard ne tombe pas du ciel. Dans ce climat politique et économique incertain qui plombe les prévisions de déficit public, le plan de Bercy rejoint les positions les plus droitières au sein de la coalition censée soutenir l’exécutif, portées par Gérard Larcher et la majorité du Sénat en faveur d’une austérité de fer, budget de l’armement excepté.
Aux 40 milliards de coupes supplémentaires, les sénateurs LR plaident pour ajouter 6 milliards d’économies en faveur de la défense. Pour mémoire, Emmanuel Macron, en fixant l’objectif d’un budget militaire à 3,5 % du PIB, s’est engagé à augmenter ce dernier d’au moins 40 milliards par an. Soit le même ordre de grandeur que le nouveau sacrifice projeté par Éric Lombard.
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