À ses usagers comme à son personnel, la RATP a fait, le 13 décembre 2023, une promesse sur son site Internet : « Être attentif à la qualité de l’air dans nos espaces. » Ce serait même une « priorité » pour l’établissement public assurant l’exploitation des transports en commun parisiens et franciliens. Mais cet engagement n’est, dans les faits, pas valable pour tous.
Car, si la RATP peut s’enorgueillir d’être « dans le top 5 des réseaux de transport les moins pollués » d’après une étude internationale d’Airparif, l’envers du décor est bien moins reluisant. Dans les ateliers de maintenance pour les bus, la réalité est tout autre. Les agents, dont vingt ont déposé plainte le mois dernier devant les prud’hommes pour « préjudice d’anxiété », y sont exposés à nombre de produits cancérogènes et gaz toxiques, sans que leur protection ne soit pleinement assurée par l’employeur. Des manquements graves et documentés. Qui perdurent, en dépit d’une série de mises en demeure de l’inspection du travail, que l’Humanité a pu consulter.
Paris et sa petite couronne se partagent vingt-cinq « centres bus », autant de sites industriels indispensables au bon fonctionnement du parc RATP sur les 3 800 kilomètres du réseau. C’est dans ces ateliers que les 5 500 véhicules de la flotte francilienne sont remisés, entretenus et réparés. Chaque jour, y sont manipulés, en intérieur clos, des centaines de produits chimiques méticuleusement rangés et étiquetés dans de grandes armoires en ferraille : des bombes aérosol, des lubrifiants, des huiles de moteur, de la peinture, de la colle, du mastic, etc.