Après un an et demi de discussions, les syndicats de médecins et l’Assurance Maladie se sont finalement entendus. Ce mardi 4 juin, la signature d’un accord pour la revalorisation des tarifs de consultation médicale va les faire augmenter avant la fin de l’année.
La consultation de base chez le généraliste passera de 26,50 euros à 30 euros. Pour les médecins du secteur 2, soit la plupart des spécialistes, le tarif reste à 31,50 euros hors dépassement d’honoraires. Les consultations chez les médecins n’ayant pas souscrit à l’option pratique tarifaire maîtrisée (sans limite donc sur les dépassements d’honoraires) seront remboursées à 23 euros pour un généraliste et 25 pour un spécialiste.
Cet accord augmente les dépenses de l’Assurance Maladie de 1,6 milliard d’euros par an, selon Thomas Fatôme, directeur d’Ameli. Pour les assurés sociaux, les taux de remboursement ne changent pas.
Ameli prend en charge 70 % du tarif chez le médecin traitant, tandis que la complémentaire santé couvre jusqu’à 30 %. Du moins en théorie. Depuis le 1er avril dernier, l’État a augmenté le reste à charge des particuliers concernant leurs dépenses de santé. Les franchises médicales déduisent un euro par boîte de médicaments, 2 euros pour une consultation chez le médecin, 4 euros pour les transports sanitaires.
« Engagements collectifs »
En échange de l’augmentation tarifaire, les syndicats de médecins ont souscrit à des « engagements collectifs » afin de faciliter l’accès aux soins en réduisant le nombre de malades chroniques sans médecin traitant, en augmentant le taux de patients suivis par professionnel ou en raccourcissant le délai d’accès aux spécialistes.
Si ces engagements sont volontaires et n’appelleront aucune sanction de l’Assurance maladie en cas d’objectif non atteint, il n’en est pas de même des clauses contenues dans l’accord consacré à la maîtrise des ordonnances.
Les médecins sont sommés de diminuer la consommation d’antibiotiques (-25 % d’ici 2027), de réduire le nombre d’examens de biologie jugés « inutiles » et de radiologie « redondants » et de prescrire moins d’arrêts de travail.
Un engagement qui ne va pas de soi chez tous les professionnels de santé. « C’est là que le bât blesse, estime par exemple le docteur Didier Legeais, membre de l’Ordre des médecins de l’Isère, au micro de France Bleu. Je ne vois pas comment on peut augmenter le nombre de patients, la quasi-totalité de mes confrères sont débordés ».
Pour les arrêts de travail, il estime que « moins de 2 % des médecins exagèrent sur les arrêts de travail ». A contrario, l’Assurance maladie suit la loi de finances 2024 de la Sécurité sociale qui a mis en place des contrôles des arrêts maladie afin d’en diminuer les coûts.
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