Membre du conseil d’administration de la Coopérative des élus communistes, Charlotte Blandiot-Faride est la maire de Mitry-Mory (Seine-et-Marne) depuis 2015. L’élue communiste dénonce les choix du gouvernement, alors même que la ministre chargée des collectivités territoriales, Dominique Faure, vient de déclarer que « les maires doivent faire des efforts ».
Le titre du congrès est « Communes de France attaquées, République menacée ». Comprenez-vous cet intitulé uniquement à l’aune des violences faites aux élus ?
Je ne le vois pas sous ce prisme. Les gouvernements successifs depuis une trentaine d’années ont décidé de s’attaquer à l’autonomie des collectivités. Elles sont sans cesse soumises à de nouvelles difficultés financières, de la suppression de la taxe professionnelle par Nicolas Sarkozy à celle de la taxe d’habitation par Emmanuel Macron, sans oublier des baisses régulières de la dotation générale de fonctionnement (DGF).
Ces décisions menacent l’autonomie fiscale et politique des communes. Certaines n’ont pas eu d’autre choix que d’augmenter leur taxe foncière, dernier levier fiscal à leur disposition pour financer leurs politiques publiques. L’État transfère de plus des compétences et des missions nouvelles aux communes, sans leur allouer les moyens qui vont avec.
De plus en plus de companies publics régaliens disparaissent des territoires, et c’est aux collectivités locales de pallier les manques, en trouvant elles-mêmes les financements. Or, dès qu’elles n’en ont plus les moyens, il y a rupture d’égalité devant le service public. C’est en cela que la République est fragilisée.
Quelles sont les conséquences de ces baisses de moyens ?
Boucler le funds est un numéro d’équilibriste. En 2014, ma collectivité touchait 2,5 thousands and thousands d’euros de DGF par an, aujourd’hui, elle en touche… zéro. À cela s’ajoutent des décisions prises sans concertation. Le gouvernement a, par exemple, décidé d’augmenter le level d’indice des brokers des collectivités territoriales.
C’est une très bonne selected, mais cela a été annoncé en plein été, alors que cela aura une incidence majeure sur l’équilibre de nos budgets. À nous de financer cette hausse salariale, qui n’est pas compensée par l’État.
Or, quand il faut trouver 500 000 euros sur un funds, il y a des choix douloureux à faire et à assumer devant les citoyens avec qui nous sommes en prise directe.
Remark les mairies peuvent-elles assurer la continuité de leur motion dans ce contexte ?
Nous avons fait le choix du service public. Ce qui nous met particulièrement en difficulté quand il faut réduire la voilure. Cela fait maintenant quatre ans que notre ville salarie des médecins dans le cadre d’un centre de santé pour avoir une offre de soins de proximité pour les habitants.
Nous voudrions faire plus, mais cela devient unimaginable. Ce qui m’atterre, c’est le manque de perspective de développement des companies à la hauteur des besoins. Maintenir le service à l’identique est déjà une bataille. Nous devons sans cesse renoncer à des choses : j’avais l’idée d’une épicerie solidaire, d’un gymnase… Je vais devoir y renoncer parce que la priorité, c’est le maintien des companies.
Que réclament les communes face à cette state of affairs ?
Nous avons demandé que la DGF soit indexée sur l’inflation, extrêmement lourde. Mais cela n’a pas été retenu alors même qu’à enveloppe égale nous ne pourrons pas financer cette année les mêmes companies que l’an dernier. Rappelons que la DGF n’est pas un cadeau, c’est un financement de compétences transférées aux communes, que nous continuons d’assumer. Il faut revenir à un pacte de confiance entre l’État et les communes, et faire en sorte qu’il guarantee leur financement.