« Salut à toi ô mon frère/Salut à toi peuple khmer/Salut à toi l’Algérien ». Sous les fenêtres de l’École du notariat, les paroles de lutte des Béruriers Noirs s’élèvent. Jeudi, en fin d’après-midi, une trentaine d’ex-sans-papiers étaient rassemblés, boulevard Diderot (12e arrondissement de Paris), en marge d’un CSE central d’Adecco, pour dénoncer les promesses non tenues du géant de l’intérim. Depuis le 5 avril, une quarantaine d’intérimaires occupent jour et nuit l’agence du boulevard Voltaire pour exiger des contrats.
Retour en arrière. Le 17 octobre, une grève massive, de plus de 500 travailleurs sans papiers, se déclenche avec le soutien de la CGT. Signé par plusieurs employeurs, un protocole de fin de conflit avait ensuite abouti sur la garantie d’un contrat de huit mois ou d’une formation professionnelle une fois les documents de régularisation obtenus.
Mais quand les récépissés ou les documents prouvant le dépôt de la demande aux différentes préfectures ont été entre les mains des travailleurs en fin d’année 2023 et début 2024, certaines enseignes ont commencé à faire le dos rond. « On a eu le droit à plusieurs arguments de la part d’Adecco : ils nous ont dit qu’ils étaient en difficultés financières mais, au vu des derniers résultats, on comprend qu’ils nous baladent. Ça ressemble à de la vengeance », pointe Jeannick Laderval, délégué syndical adjoint CGT dans la société.