Ils ont pleinement franchi le Rubicon. Depuis 2017, les dirigeants du parti « Les Républicains » juraient les uns après les autres qu’ils ne rejoindraient jamais ni Macron ni Le Pen. Pris en étau et peu à peu aspirés par Renaissance et par le Rassemblement national (RN), les LR vantaient leur originalité et assuraient ne vouloir se compromettre avec aucun de leurs rivaux.
Mais d’une défaite électorale à l’autre, en 2012, 2017, 2022 et 2024, les élus LR ont cette année assumé un virage stratégique total en devenant le meilleur trait d’union entre la Macronie et le RN. Les arrivées de Michel Barnier à Matignon et de Bruno Retailleau à Beauvau constituent ainsi la clé de voûte d’un bloc bourgeois unifié. Le parti dit « gaulliste » est devenu le point d’équilibre entre les deux familles politiques qu’il assurait combattre : les libéraux et l’extrême droite. Le tout, alors qu’ils n’ont obtenu que 47 députés cette année…
“En soutien de Michel Barnier”
« Nous avons un rôle pivot, libre et exigeant », justifie Thibault Bazin, député Droite républicaine, le nouveau nom du groupe où siègent les élus LR. « Nous avons toujours dit que nous ne souhaitions pas le chaos, que nous ne souhaitions pas bloquer, mais débloquer. » Le député ne parle pas en termes de « coalition », de « majorité », ou de « cohabitation ». « On est en soutien de Michel Barnier, en espérant qu’il va réussir ! » lance-t-il.