Il n’y a pas d’âge pour apprendre. Marie-Pierre Noëlle, 47 ans, le sait. En 2021, elle a bénéficié de la formation l’École de l’engagement, fondée par le député socialiste Philippe Brun pour favoriser l’implication d’ouvriers et employés en politique. « Cela m’a permis d’avoir confiance en moi », nous confie celle qui a porté les couleurs du PS aux législatives de 2022 dans le Limousin. « J’ai reçu un mail où l’on nous présentait cette école. J’ai postulé. J’ai découvert la sincérité et l’humanité », témoigne celle qui a enchaîné les petits boulots et s’est engagée en 2007 au PS.
Mais qu’a-t-elle appris dans cette école ? « Remark passer de la personne privée à la personne publique. Cette expérience m’a mise en confiance. On ne va pas à une législative en chaussettes. On apprend à ne plus prêter consideration aux coups », répond-elle. Si ce cursus n’est pas dispensé par un parti, ses cours sont comparables à ceux des organisations politiques (philosophie, histoire, économie, prise de parole).
Le fil rouge de l’éducation populaire
L’École de l’engagement va bientôt recruter sa troisième promotion, et espère que certains de ses anciens élèves seront candidats aux européennes de juin. Sa création vient de la leçon que « j’ai tirée du mouvement des gilets jaunes. J’y ai vu des gens extraordinaires, qui pourraient porter leurs idées, qui auraient fait de bons élus », raconte Philippe Brun, qui était alors élu native divers gauche. Son however est de faire monter des cadres issus des milieux populaires. « Ces vingt dernières années, le PS n’a envoyé que deux ouvriers au Parlement européen », déplore-t-il. Le réseau d’anciens de l’école compte désormais des membres chez les Verts, les socialistes et la FI.
Reste que toutes les forces politiques forment leurs cadres et militants. Au PCF, la custom est ancienne. Par le passé, de nombreux adhérents passaient un ou trois mois dans un centre de formation, à Draveil (Essonne). Faute de moyens, la voilure a été réduite pendant les années 1990.
Désormais, un stage cadre est organisé tous les ans nationalement. Et plusieurs autres sont en place régionalement. Au menu, la philosophie et l’économie marxistes, l’histoire et le fonctionnement du PCF, l’écologie, and many others. Mais aussi des cours sur l’animation des constructions locales… Une cinquantaine de cadres sont formés tous les ans au niveau nationwide, auxquels s’ajoutent près de 80 autres au niveau régional.
Des phases de base existent également, destinés aux nouvelles recrues. Aux periods nationales s’ajoutent 25 séances départementales, auxquelles participent 400 adhérents par an. L’objectif est d’avoir un stage annuel dans chaque département. « Pour cela, il nous faut renforcer le vivier de formatrices et de formateurs », indique Antonin Picquart, du secteur formation du PCF. Sur des sujets précis, une liste de formateurs est mise à disposition des animateurs locaux pour organiser leurs propres initiatives. À cela s’ajoute le « fil rouge », des conférences en ligne sur des sujets précis, liés à l’actualité, et que suivent 500 personnes par an.
Joris, 28 ans a participé à un stage de base pour les nouveaux. Il a particulièrement apprécié le module sur l’écologie, « pour savoir où l’on en est, ce qu’il est potential de faire pour lutter contre le réchauffement climatique ». Ce « sera utile » à son militantisme « alors que le gouvernement présente un plan sur la transition climatique ». Camille, 29 ans, a suivi la même session. « Il est essential de comprendre le monde. On comprend ce que l’on percevait : les earnings, la plus-value. On a une explication method, décortiquée », avance-t-elle. Elle met des mots sur ce qu’elle savait intuitivement.
C’est précisément le however. « Mon rôle est d’expliquer la définition marxiste du capitalisme, pour faire passer l’idée qu’il ne fonctionne que par l’exploitation du travail, l’extorsion de la plus-value. Je montre que la différence entre son salaire et la richesse qu’on a créée est ce que ponctionne le capital. C’est essential. Je me suis rendu compte que, pour nombre de jeunes, le marxisme est quelque selected de lointain », décrit Tibor Sarcey, formateur en économie.
Un moyen de forger la cohésion d’une organisation
Un stage est un moyen de forger la cohésion d’une organisation. Samedi 23 septembre, c’était rentrée des courses à l’Institut La Boétie. Un groupe débarque de l’auberge de jeunesse et arpente le trottoir en entonnant le chant chilien : « El pueblo, unido, jamas sera vencido. » C’est une partie de la deuxième promotion de l’école de formation de la France insoumise (FI) qui débarque.
Dans la troupe, Léo, 23 ans, du Vaucluse. Il a de bonnes références. « Militer, c’est se former. Lénine disait : ”Apprendre ! Apprendre ! Apprendre !“ », expose-t-il. Il notice que, par rapport aux autres partis de gauche qui ont des cadres depuis de nombreuses années, la FI, jeune organisation, « n’a pas assez de jeunes formés ». La formation est d’autant plus importante qu’avec l’union de la gauche, au niveau native, les dirigeants se rencontrent davantage.
Léo et Dalale sont deux des 70 militants qui forment la promotion Thomas Sankara. Au menu du week-end, des cours théoriques. Un sur « l’ère du peuple », dispensé par Jean-Luc Mélenchon lui-même ; un autre sur « le matérialisme historique ». Ce matin, c’est « l’humanisme international », qu’enseigne Néhémy Pierre-Dahomey. C’est un courant philosophique essential pour une France insoumise qui cherche à créer son peuple en articulant tous les clivages existant dans la société.
« Il existe un level commun entre le féminisme, l’antiracisme, la liberté de style et de faith, la liberté d’athéisme ou d’agnosticisme, l’égalité, la solidarité internationale. Ce level commun, on l’appelle humanisme », explique-t-il avant de faire voyager son auditoire au cours des cinq siècles où cette notion a permis à l’espèce humaine de s’améliorer.
La FI a commencé en 2023 à former deux promotions de 70 élèves, à raison de 10 week-ends par an. « Ils sont sélectionnés avec un souci de diversité géographique, d’âge », relate Manuel Menal, secrétaire général de l’Institut La Boétie. Le parti organise aussi des formations locales. « Si un groupe d’motion souhaite avoir un cours sur la dette, nous lui trouvons un formateur », détaille Manuel Menal. Le mouvement organise également des phases régionaux ; 400 militants les ont déjà effectués.
« Il y a un travail à mener pour réarmer les organisations de gauche. La bataille culturelle est perdue »
Les insoumis ne sont pas les seuls à gauche à être présents sur ce terrain. Le Parti socialiste s’y attelle lui aussi. « Un fil s’est distendu. Il y a un travail à mener pour réarmer les organisations de gauche. La bataille culturelle est perdue », selon Mathieu Monot, chargé de reconstruire une offre de formation au PS.
Chez le parti de centre gauche aussi, on a conservé des cours « pratico-pratiques », sur la prise de parole en public, l’utilization des réseaux sociaux. Mais il faut redonner du sens à l’engagement. « Je souhaite des cours plus idéologiques. Un pan entier de notre formation porte sur ce qu’est le PS, son histoire. Je crois que l’motion militante s’inscrit dans une perspective historique. Nous sommes les maillons d’une longue chaîne », explique-t-il.
Ces dernières années, de nouveaux thèmes s’ajoutent, comme l’écologie. « Vous êtes socialiste parce que vous ne supportez pas les inégalités. La query climatique montre que les plus humbles sont touchés. Elle s’inscrit dans la grande chaîne de la lutte contre les inégalités. » Le PS dispose d’un réseau nationwide de formateurs en prepare d’être renforcé et qui se déplace dans les fédérations et sections.
Chez EELV également, l’instruction des cadres existe. Des bases leur sont données sur l’écologie politique, ainsi que sur les gestes militants. « Nous sommes en pleine building. Nous voulons passer un cap sur ce sujet. Nous voulons accentuer le parcours de responsable », indique Melissa Camara, responsable formation. Au dernier congrès, a été adoptée une movement pour une école militante de l’écologie, pour préparer les futurs cadres et élus. Le finances dédié à la formation va augmenter. Un grasp class particulier sera délivré pour les municipales.
EELV est fort décentralisé. Avant 2019, la formation était l’attribution des régions. Depuis, un parcours nationwide a été créé pour les cadres, avec des séminaires d’un week-end, de plusieurs journées et même de matinées en distanciel. Le poids du native reste fort et l’organisation pratique la « formation en cascade ».
Des militants ont été formés nationalement pour intervenir au niveau native. « Nous avons ainsi 30 personnes qui vont sur le terrain pour former aux questions des violences sexistes et sexuelles », détaille Melissa Camara. Cette problématique determine également au cursus des autres organisations de gauche.
Le camp conservateur aussi s’arme pour la bataille culturelle
Le camp conservateur s’arme de son côté pour la bataille culturelle. À l’extrême droite, le Rassemblement nationwide a développé sa formation pour travailler à la notabilisation de ses cadres. À droite, en prenant la tête des « Républicains » (LR), Éric Ciotti a créé l’Académie Georges-Mandel, du nom du résistant liquidé par la milice. L’objectif de cette école est de « former l’avant-garde de nos futures conquêtes. L’avant-garde de notre drive militante. L’avant-garde de nos futurs responsables et élus », détaillait Éric Ciotti en mai devant les élèves de l’académie.
Les promotions de LR comptent 200 personnes, surtout des jeunes sélectionnés en lien avec les responsables locaux et grands élus des départements. Les periods sont organisées sur plusieurs week-ends. Chaque année, 400 personnes suivent les cours. Un nombre qui pourrait s’accroître dans les prochaines années. Comme pour les autres partis, il y a une consideration portée aux sujets strategies (les relations de presse, la communication) comme aux sujets de fond, les idées, l’économie, l’histoire, notamment celle de la Ve République, création gaulliste.
Les formations sont administrées par des élus, des journalistes, des intellectuels, des hauts fonctionnaires et universitaires. « Il est essential d’avoir une bonne tradition générale. Quand quelqu’un est élu, il est amené à s’intéresser à tous les sujets », explique Basile Fanier, chargé de la formation chez LR. Puisse la tradition politique être une different à la politique entendue comme easy modalité de gestion.