L’économie mondiale devrait s’assombrir un peu plus en 2024. Croissance ralentie et inflation élevée, la trajectoire pourrait se poursuivre l’an prochain, à en croire les prévisions de croissance publiées le 10 octobre dernier par le FMI. Après avoir crû de 3,5 % l’an dernier, le produit intérieur brut (PIB) mondial devrait progresser de 3 % cette année et de 2,9 % l’an prochain, selon l’establishment.
Un chiffre, révisé à la baisse, « bien en deçà de la moyenne historique » qui constitue la prévision la plus faible depuis des décennies, a déclaré Pierre-Olivier Gourinchas, économiste en chef du FMI. Pour rappel, entre 2000 et 2019, la croissance du PIB mondial oscillait autour des 3,8 %.
Plusieurs moteurs des économies avancées sont en panne ou tournent au ralenti. L’Allemagne est déjà en récession (– 0,5 %). La reprise devrait y être très faible l’an prochain : sous 1 % (+ 0,9 %). Si les États-Unis évitent une entrée en zone négative, après une croissance attendue à 2,1 % en 2023, l’économie devrait encore ralentir en 2024, à 1,5 %. Les multiples crises qui ont suivi la pandémie de Covid, puis les conséquences de la guerre en Ukraine, ont révélé un sure nombre de plaies dont les économies n’arrivent pas à se remettre.
Une inflation tenace
Considérée comme « transitoire » après deux années à battre des information, l’évolution des prix devrait rester encore élevée. Après une inflation à 8,7 % en 2022, puis 6,9 % en 2023, la hausse des prix devrait atteindre 5,8 % en 2024. Malgré le ralentissement observé, les prix restent encore anormalement élevés, tirés notamment par les prix de l’énergie.
Depuis cet été, en France, par exemple, les prix à la pompe sont même repartis à la hausse. Selon les chiffres de l’Insee, en septembre, ceux de l’énergie ont augmenté fortement à 11,9 % sur un an quand la hausse était à 6,8 % en août.
Les prix de l’alimentation, qui avaient atteint les sommets avec près de 16 % sur un an, en mars, en France, devraient continuer de progresser de 7 % l’an prochain. Selon de nombreux économistes, la persistance de l’inflation s’expliquerait en partie par l’existence d’une boucle prix-profits.
Certaines entreprises, notamment les grandes multinationales, organisent les différentes tensions sur les marchés de l’énergie, l’alimentaire, et usent des pénuries sur les chaînes d’approvisionnement pour augmenter leurs prix de vente à un plus haut niveau que la hausse de leurs coûts de manufacturing ne le suggérerait.
Conséquence : cette recherche de earnings enflamme encore plus le moteur de l’inflation. Si bien que cette dernière « est bien plus tenace que nous ne l’anticipions, même il y a quelques mois de cela », confirme le FMI. Dans ses prévisions, l’establishment a révisé à la hausse de 0,1 level de pourcentage l’inflation pour 2023 et de 0,6 level pour 2024.
Une politique monétaire qui brise la croissance
Face à ces prix élevés qui s’installent dans la durée, les banques centrales, dont la mission est de ramener l’inflation autour des 2 %, ont sorti leur arme monétaire. Depuis juillet 2022, par exemple, la Banque centrale européenne a relevé dix fois ses taux, pour un cumul de 4,50 factors de pourcentage. Il s’agit ainsi du cycle de relèvement de taux le plus agressif de son histoire.
L’objectif se résume à renchérir le coût du crédit et, par ricochet, à limiter la capacité d’emprunt de l’ensemble des brokers économiques (ménages, entreprises, administrations). Le principe est easy : une hausse des taux limite de facto la demande et, in advantageous, les prix.
En août, la consommation des ménages français s’est ainsi contractée de 1,9 % sur un an et de 0,5 % sur un mois, selon l’Insee. « Une politique dangereuse et pas forcément efficace contre l’inflation », explique Évelyne Ternant, autrice de « L’inflation. Qui en profite ? Remark la combattre ? », aux éditions de la Fondation Gabriel-Péri.
À terme, explique l’économiste, la hausse des taux pourrait « casser la croissance, voire entraîner une récession et même une crise financière ». Si le FMI balaye toute récession d’ordre mondial, en revanche, pour son chef économiste, le risque d’une « instabilité financière » est potential, puisqu’une hausse des taux conduit à une correction à la baisse des prix des actifs.