Loi énergie climat pour « jeter les bases de la planification écologique », moratoire sur l’autoroute A69 et les projets de mégabassines, protection de la biodiversité, règles de partage de l’eau : le Nouveau Front Populaire affiche dans son programme une volonté de remettre l’écologie au cœur des politiques publiques. Sans perdre de vue que défis environnementaux et défis sociaux seront nécessairement imbriqués.
Faire mieux en matière environnementale, pour tout le monde. Jean-François Julliard, directeur de Greenpeace, l’a souligné lors de la présentation du programme, qui comporte « une série de mesures ambitieuses, à même de répondre aux défis des transformations de notre société sans laisser personne au bord de la route, et c’est pour cela que je suis là aujourd’hui. » L’objectif de neutralité carbone à l’horizon 2050 traverse plusieurs axes du programme dans une optique d’égalité républicaine, de la rénovation thermique des logements aux transports.
Les services publics pour renforcer le combat
L’eau, ressource centrale alors que les sécheresses se multiplient et que les conflits d’usages apparaissent déjà du fait du changement climatique, serait gérée publiquement, avec la gratuité des premiers mètres cubes nécessaires à la vie puis une tarification progressive.
Le service public est l’un des axes forts de ce programme, et les problématiques environnementales n’y échappent pas. Les équipes des offices chargés du suivi et de la protection de l’environnement se verraient ainsi renforcées. C’est notamment le cas de l’Office national des forêts (ONF). Depuis vingt ans, ses effectifs n’ont en effet cessé de baisser : en 2023, le forestier ne comptait plus que 8200 « collaborateurs », dont 52 % de salariés de droit privé et seulement 48 % de personnels de droit public.
Un démantèlement en règle – un de plus – d’un service public pourtant essentiel, à la fois dans la lutte contre le changement climatique et la protection de la biodiversité. Souvent parent pauvre des débats environnementaux, cette dernière n’est pas oubliée puisque le NFP vise la protection des forêts, des zones naturelles et le doublement des aires maritimes protégées.
Élargir la lutte
Et la gauche unie n’oublie ni la nécessité de porter la lutte environnementale au niveau mondial, en soutenant la reconnaissance du crime d’écocide et la création d’un tribunal de justice climatique, ni la fiscalité, avec l’arrêt des financements aux banques pour les énergies fossiles. L’ISF, rétabli, comporterait également un volet climatique.
« Jordan Bardella Premier ministre, c’est le scénario du pire, c’est la promesse d’une catastrophe pour la protection du climat, de la biodiversité »
Jean-François Julliard.
La dynamique créée par ce Nouveau Front Populaire agrège des associations environnementales, qui craignent l’arrivée du Rassemblement national au gouvernement : « Jordan Bardella Premier ministre, c’est le scénario du pire, c’est la promesse d’une catastrophe pour la protection du climat, de la biodiversité », avertit ainsi Jean-François Julliard.
S’il le directeur de Greenpeace reste vigilant et rappelle que sa présence « est bien sûr un soutien, mais ce n’est pas un chèque en blanc non plus », l’espoir et la conscience de l’urgence sont là : « Ensemble, on doit construire un avenir durable, désirable, équitable pour toutes et tous. À l’opposé d’un monde qui prône un repli sur soi et une division. » Le message est passé.
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