Météo-France avait décrit en décembre 2024 l’évolution des températures et des pluies attendues en métropole et en Corse au cours du siècle. L’observatoire publie jeudi 20 mars une deuxième partie, détaillant cette fois-ci les nouveaux records de chaleurs, de pluies ou de sécheresses désormais possibles, synonymes de catastrophes humaines, écologiques et matérielles à anticiper.
Ces travaux se basent sur une « Trajectoire de réchauffement de référence pour l’adaptation au changement climatique » (TRACC), scénario établi par Météo-France et retenu par le gouvernement. Selon ce scénario, toutes les politiques publiques doivent intégrer la perspective que le climat métropolitain se réchauffe, par rapport à l’époque préindustrielle : de 2 °C en 2030, de 2,7 °C en 2050, et de 4 °C en 2100.
Augmentation des risques d’inondations
L’année 2022, la plus chaude à ce jour, « correspond à une année ordinaire » à l’horizon 2050. Et serait perçue comme « une année exceptionnellement fraîche » par les habitants de 2100, estime Météo-France. « Des hivers secs sont encore possibles », « mais les hivers humides dominent, avec des cumuls qui dépassent largement les records annuels », nécessitant de se préparer à plus de risques d’inondations. « Les étés humides peuvent encore exister mais les étés secs prédominent », estiment les climatologues, ce qui pèsera sur l’agriculture ou la production d’électricité.
La durée et l’intensité des jours d’extrêmes chaleurs, soit au-dessus de 35 °C, va également augmenter. Dépasser ce seuil en France arrivait une année sur deux à la fin du XXe siècle. En 2030, elle sera dépassée 1 à 5 jours par an, et 8 jours en 2100. Préoccupantes, car empêchant les corps de récupérer des forces pendant les canicules, les nuits chaudes (plus de 20 °C) augmentent fortement : sur le littoral méditerranéen, elles représenteront jusqu’à un tiers de l’année (100 à 120 jours) en 2100. Soit plus du double de ce que vivent les Marseillais de nos jours et qui deviendrait la routine des Parisiens.
40 °C tous les ans en 2100
Le seuil des 40 °C, « extrêmement rare au XXe siècle », serait atteint tous les ans autour de 2100, tandis que des records locaux à 50 °C « sont possibles dès l’horizon 2050 » et « probables » en fin du siècle. Les canicules, de fin juin à fin août sous les présidences Mitterrand et Chirac, pourront survenir dès la mi-mai et jusqu’à fin septembre. Dans une France plus chaude de 4 °C, les maximums annuels sur 24 heures augmentent partout, « de 15 % en général et jusqu’à 30 % ».
Avis aux agriculteurs et aux pompiers : « le nombre de jours de sol sec augmente de 1 mois dans la moitié nord et jusqu’à 2 mois dans la moitié sud » dans une France à +4 °C. « Les sécheresses deviennent fréquentes en été et en automne » et « peuvent s’étaler sur plusieurs années consécutives », comme l’expérimente déjà le Roussillon.
Le niveau « élevé » du risque d’incendies, aujourd’hui seulement déclenché dans les régions méridionales, va devenir familier à presque toutes les préfectures et casernes de pompiers. Dans une France à +4 °C, le littoral méditerranéen, déjà très exposé, verra une « multiplication par 2 des jours de danger très élevé », soit localement 80 jours par an.
Du côté de la neige, essentielle en montagne pour alimenter les rivières en été, l’hydroélectricité, le pastoralisme et les sports d’hiver, une double peine est attendue : moins de flocons (à moyenne altitude en hiver, partout au printemps) et une fonte plus rapide.
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