Après la vague de démissions au conseil municipal de Pont-Saint-Esprit, des élections partielles, dont la date n’est pas encore connue, vont être organisées. La maire de Pont-Saint-Esprit, Claire Lapeyronie, répond aux questions de Midi Libre.
Confirmez-vous que vous serez tête de liste pour les élections municipales partielles et serez-vous candidate à votre succession ?
Je serai bien tête de liste et candidate. Je souhaite continuer à être maire pour être fière de faire grandir cette ville, ça fait des années qu’on y travaille d’arrache-pied.
Où en êtes-vous dans la constitution de votre liste ?
Elle est quasiment bouclée. Elle représentera notre ville, sa diversité sociale et professionnelle. Elle sera composée de femmes et d’hommes représentant tous les quartiers et qui veulent travailler pour améliorer la vie des Spiripontaines et Spiripontains. Ce sera une liste de rassemblement, unie. Les élus qui sont autour de moi aujourd’hui sont plus soudés que jamais, tout comme l’administration, d’autant plus depuis les événements de l’automne (la maire de Pont-Saint-Esprit avait retiré les délégations à cinq élus de sa majorité, qui, depuis, ont démissionné. NDLR).Notre liste sera divers gauche. J’ai toujours travaillé avec les communistes. Ils doivent prendre leur décision cette semaine, la balle est dans leur camp. Dans l’esprit de rassemblement, la porte est ouverte.
Le Rassemblement national est-il votre adversaire principal ?
Je ne veux pas laisser la 8e ville du Gard entre les mains de l’extrême droite qui joue sur les peurs et n’apporte pas de solutions concrètes aux gens. Dans un contexte anxiogène, mon rôle et celui de mon équipe sont de rassurer. On est là en proximité. Les habitants me connaissent. Ils savent qu’ils peuvent compter sur moi et sur mon équipe. Quand il y a une menace de l’extrême droite, il faut réaffirmer les valeurs de la République que j’ai chevillées au corps.
Sur quels thèmes allez-vous mener votre campagne ?
La campagne n’a pas démarré. Aujourd’hui, je suis en responsabilité, ce qui m’anime c’est de gérer les dossiers dans la continuité. La feuille de route de l’équipe municipale en place c’est d’améliorer le quotidien des Spiripontains, les protéger et soutenir les forces vives de notre ville.La propreté est un des points capitaux, la collecte c’est de la compétence de l’agglomération, l’hygiène publique, c’est celle de la ville. J’attends plus de soutien de l’agglomération. Il y a du mieux grâce au dévouement des agents de la ville, après le vote du budget fin mars on va investir dans une balayeuse et dans un camion double bennes. Cet achat n’a pas été possible en 2023 du fait des blocages de certains des dissidents.
Quelles leçons tirez-vous de cette crise politique ?
J’ai pris une décision difficile à l’automne en enlevant les délégations de certains élus. Ces personnes étaient bloquantes. J’ai fait ce choix pour ne pas arriver à une situation de blocage totale et de ne pas faire imploser l’ensemble de mon équipe. J’avais alerté plusieurs fois les dissidents. J’ai un regret, de ne pas avoir pris cette décision plus tôt. Les démissionnaires (plus d’un tiers du conseil municipal est vacant, après plusieurs vagues de démissions dans la majorité et dans l’opposition, NDLR) sont responsables de la situation dans laquelle on est aujourd’hui.
Si vous aviez été un homme, auriez-vous subi moins d’attaques ?
Quand on est en responsabilité, on est attaqué. On doit résister aux pressions. Le fait que je sois une femme, ça provoque souvent des relents de condescendance. C’est une tentation. Il n’y a pas de genre à mettre sur la fonction. Quand on est maire, on ne doit pas trembler et on doit suivre le cap. Il faut prendre de la hauteur face au tumulte.
Espérez-vous un soutien de la présidente de la Région ?
Ma liste sera une liste de rassemblement. J’ai le soutien de Carole Delga avec ma casquette de conseillère régionale qui me permet d’ailleurs d’avancer sur le projet du centre de santé.
Dans quel état d’esprit êtes-vous ?
Je suis solide, sereine et engagée. Je suis capitaine du bateau jusqu’au bout. L’enjeu est de démontrer aux Spiripontaines et Spiripontains qu’on a fait du bon travail. La question est : est-ce qu’ils veulent continuer à faire confiance à cette équipe qui est au travail. Je donnerai tout avec mon équipe. Pont-Saint-Esprit a besoin de stabilité et de continuité. Les urnes parleront.