Attribué à environ 5,6 millions de ménages en France, le chèque énergie pourrait évoluer en 2025. Les sénateurs ont adopté le 21 janvier dernier un amendement automatisant son versement. Mais dans l’attente du Budget, la tendance est à la baisse du montant alloué, qui sera débattu la semaine du 3 février dans l’hémicycle.
Créé en 2015 puis généralisé en 2018, le chèque énergie est destiné aux ménages les plus modestes, permettant de bénéficier d’une aide financière pour faire face à la hausse des prix de l’énergie. Le Sénat a adopté le mardi 21 janvier dernier un amendement pour modifier son mode d’attribution, révèle Public Sénat. Une évolution qui pourrait en entraîner une seconde, concernant le montant attribué.
Une aide plus simple mais moins élevée ?
Allant de 48 à 277 euros selon le revenu fiscal de référence (moins de 11 000 euros par unité de consommation), le chèque énergie était attribué automatiquement, entre 2018 et 2023, lors du règlement de la taxe d’habitation. Cette automatisation a été supprimée pour son envoi en 2024, obligeant les nouveaux bénéficiaires, à hauteur d’un million de foyers, à effectuer des démarches pour recevoir l’aide. Cependant, une large partie d’entre eux ne l’a pas réclamée sur la plateforme numérique Chequeenergie.gouv.fr.
Par conséquent, les sénateurs ont adopté l’automatisation du chèque énergie pour 2025, afin d’éviter le non-recours de ce versement, comme ce fut le cas en 2024. “Il est probable que nous n’avons guère dépassé les 12 % de chèques attribués par rapport au million estimé de nouveaux ayants droit”, déplorait fin décembre 2024, Françoise Thiebaut, coordinatrice énergie au Conseil national des associations familiales laïques (Cnafal).
Néanmoins, ce ne serait pas la seule évolution de l’aide. Son montant, en moyenne de 136 euros, pourrait être revu à la baisse.
La baisse du chèque énergie, conséquence du Budget 2025 ?
Le gouvernement prévoit en effet une réduction de 180 millions d’euros le dispositif du chèque énergie, selon la ministre chargée des Comptes publics, Amélie de Montchalin, qui s’est exprimée sur BFMTV. Une réduction de budget qui verrait alors une baisse du chèque énergie, d’environ 20 %. C’est alors tout le débat qui se jouera durant la semaine du 3 février à l’Assemblée nationale, où les députés trancheront.
La gauche est notamment opposée à cette coupe budgétaire, comme l’affirme Public Sénat. Ces derniers avaient notamment milité pour le “rétablissement du budget de l’an passé, à hauteur de 900 millions d’euros”. Plus encore, le sénateur écologiste Yannick Jadot proposait même de rehausser le plafond d’éligibilité au niveau du SMIC. “Le plafond actuel est bien trop bas, il ne permet pas de toucher toutes les personnes qui vivent en dessous du seuil de pauvreté, ou les personnes au-dessus du plafond mais qui vivent dans des passoires thermiques” a défendu l’élu.