Près des portes d’appartement apparaissent en quantité des boîtes à clés protégées par des codes. Le dispositif sert aux clients Airbnb, mais pas que. Des travailleurs des plateformes les utilisent également pour venir faire des ménages. Bientôt, des aides à domicile y auront recours. Au 1er janvier 2025, un décret entrera en application, ouvrant la voie à une sérieuse accélération de l’ubérisation du secteur du médico-social.
L’histoire de ce décret remonte à 2023. Alors que le vieillissement de la population s’accentue, la loi sur le grand âge promise par Emmanuel Macron peine à surgir. Pourtant, les besoins sont criants : 800 000 postes sont à pourvoir dans le secteur des services à la personne d’ici à 2030, selon la Fédération des services à la personne et de proximité (Fedesap).
Plus d’obligation de disposer de locaux
C’est pourquoi, dans la loi « société du bien vieillir », Olivia Grégoire, alors ministre déléguée chargée des PME, a modifié le cahier des charges de l’agrément nécessaires aux organismes de services à la personne pour exercer auprès de publics vulnérables afin de renforcer l’attractivité du secteur.
« Elle a commencé par lever l’obligation, pour les structures d’aide à la personne, de disposer de locaux dans les départements où elles exercent », explique Nicole Teke, doctorante en sociologie, membre d’un groupe de recherche européen sur les plateformes proposant du soin, qui consacre sa thèse aux travailleurs de plateformes de services à domicile.
Depuis le 1er janvier 2024, il n’est plus obligatoire pour les entreprises de services d’aide à la personne de disposer de local physique dans leur département d’activité. Quelques garde-fous demeurent, comme l’obligation de conduire des entretiens d’embauche des candidats en physique ou un contrôle scrupuleux de l’identité du candidat.