Les socialistes censureront-ils François Bayrou ce jeudi ? Après avoir, pendant des semaines, dialogué avec le gouvernement afin d’infléchir la politique macroniste et d’« arracher » des victoires pour les Français, le discours de politique générale du premier ministre, mardi, leur a fait l’effet d’une douche froide. « On a vu les socialistes se décomposer. Ils cherchaient les avancées qu’ils pensaient avoir obtenues. Sauf qu’il n’y avait rien. Ils se sont fait marcher dessus », raconte un député écologiste.
« À ce stade, le compte n’y est pas », a même déclaré Olivier Faure, premier secrétaire du PS, qui attendait beaucoup plus de gestes de la part de l’exécutif. « Si on se fait entuber, on censurera », prévient un autre socialiste en colère. « Il reste quelques heures pour recevoir un courrier avec la reprise de nos propositions », menace un troisième. « La stabilité pour la stabilité, ça n’a pas de sens. On ne veut pas la stabilité sans la justice », insiste Arthur Delaporte, porte-parole des députés PS.
En cause, la question de la taxation des hauts patrimoines et des transactions financières, les postes dans l’Éducation nationale, les dépenses de santé et, surtout, la réforme des retraites. « Le premier ministre laisse au Medef un droit de veto. Ça ne va pas », fait remarquer l’élu PS Laurent Baumel.