Marine Le Pen ne tient pas en place. Attendant, ce mardi 15 octobre, de revenir s’expliquer à la barre, elle quitte son banc d’accusée régulièrement, rejoint son avocat, trépigne, passe ostensiblement devant les journalistes en affichant un sourire aussi sincère que celui d’un vendeur de dentifrice.
Sans doute espère-t-elle montrer que ses sautes d’humeur répétées, la veille, ne reflètent pas son état d’esprit. Sa veste verte, venue remplacer l’austère costume noir du lundi, entre aussi dans ce récit. Marine Le Pen est loin d’être tranquille et cherche à le masquer.
Interrogée par le tribunal correctionnel, en compagnie de quatre de ses anciens assistants parlementaires, depuis lundi 14 octobre et jusqu’à mercredi soir, la prévenue s’agace en écoutant les réponses, parfois maladroites et souvent compromettantes, de Catherine Griset et Micheline Bruna, ex-collaboratrices que l’instruction accuse d’emploi fictif.
C’est Marine Le Pen qui « décidait quel assistant était imputé au budget de quel député »
Elles n’ont pas l’assurance (confinant à la condescendance) de leur ancienne employeuse officielle, qui s’attache depuis lundi midi à esquiver les faits qui fâchent pour éloigner le tribunal des éléments qui lui sont concrètement reprochés.