Entre canicule et inondations, le pays a fait face, en ce premier week-end d’août, à des événements météorologiques extrêmes illustrant le dérèglement climatique en cours. Ce vendredi 2 août, tandis que neuf départements du sud de la France étaient placés en vigilance orange pour risque de canicule, les habitants des Vosges et de la Seine-et-Marne ont été confrontés à des trombes d‘eau entraînant des crues dévastatrices dans plusieurs villages.
Dans ce dernier département, les pompiers ont reçu 514 demandes de secours, dans la nuit de jeudi à vendredi, dans les secteurs du Grand Morin, au nord-est, et dans le bassin du Loing, au sud. Sept communes ont été particulièrement touchées avec des hauteurs d’eau ayant atteint près de 1,50 mètre dans certaines habitations.
« Les 100 millimètres ont été dépassés » à Vittel et Epinal
« On venait juste de finir les travaux après l’inondation de février », a par exemple témoigné, dans la presse locale, un commerçant du village de Sablonnières. L’eau ayant saccagé ses frigos et sa chambre froide, l’homme déplore avoir « encore tout perdu ».
Dans ce même village, de moins de 750 habitants, 80 maisons ont été impactées, dont certaines ont même complètement disparu, emportées par la crue. En tout, sur l’ensemble du département, les pompiers ont dû réaliser 14 sauvetages et 26 mises en sécurité. Météo France a constaté des cumuls de pluie de 80 à 100 millimètres.
Situation identique dans les Vosges. Entre jeudi après-midi et vendredi matin, « les 100 millimètres ont été dépassés » entre Vittel et Épinal, selon la préfecture, qui indique que les pompiers et gendarmes sont intervenus « à plus de 150 reprises » pour porter secours à des personnes piégées dans leur habitation envahie par l’eau ou dans leur voiture submergée. Dans les deux départements, samedi matin, de nombreux axes routiers étaient encore impraticables.
Pour les sinistrés, après le nettoyage, l’heure est maintenant aux premières démarches administratives. « J’ai contacté mon assurance, indiquait, ce samedi, une autre sinistrée de Sablonnières devant les caméras de télévision. Elle nous a accordé 1 000 euros. C’est dérisoire ! »
En réalité, il est encore impossible de chiffrer l’ampleur des dégâts. Les experts devaient arriver sur les zones les plus touchées à partir de ce lundi 5 août. Une certitude cependant : face à la multiplication des catastrophes naturelles dues au réchauffement climatique, les assurances ont décidé de prendre les devants en augmentant significativement leurs tarifs « habitation » dès l’an prochain.
Fin 2023, Bruno Le Maire, ministre de l’Économie, a d’ailleurs acté que la surprime « cat nat » (catastrophe naturelle – NDLR) des contrats d’assurance habitation passerait de 12 % à 20 % en 2025. De telles augmentations ne concernent pas encore les budgets de la prévention contre les risques climatiques, ni la nécessaire transition écologique globale pour y remédier. Certains y voient sans doute moins de profits financiers à en tirer…
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